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Herbe de la pampa au Pays basque : comment lutter contre cet envahisseur

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À la fois mauvaise pour la biodiversité et la santé, l'herbe de la pampa continue d'envahir le Pays basque, notamment sur la côte. Le Conservatoire d'espaces naturels Nouvelle-Aquitaine et des communes basques ont pu échanger ce mardi sur un plan transnational pour éradiquer la plante invasive.

L'herbe de la pampa, une plante invasive, est très présente sur la côte basque, notamment au bord des routes. L'herbe de la pampa, une plante invasive, est très présente sur la côte basque, notamment au bord des routes.
L'herbe de la pampa, une plante invasive, est très présente sur la côte basque, notamment au bord des routes. © Maxppp - Patrick Lefevre

Vous la voyez au bord des routes, des rails ou encore dans vos jardins : avec sa longue tige surplombée par des grandes feuilles argentées, longues et touffues comme des plumeaux, l'herbe de la pampa ne semble pas bien menaçante. Pourtant, cette graminée officiellement appelée "Cortaderia selloana" est très résistante à la sècheresse ou à la chaleur. Depuis plus d'un an, elle est officiellement reconnue en France comme "espèce exotique envahissante".

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Ce mardi 9 avril 2024, plusieurs acteurs du Pays basque et régionaux se sont réunis pour échanger, à l'occasion du lancement du projet transnational LIFE STOP Cortaderia 2023-2028. Le but est de combiner les forces en présence pour éradiquer cette herbe de la pampa,  que certains appellent "queue de renard", sur l'arc atlantique, c'est à dire depuis Lisbonne au Portugal, jusqu'à La Rochelle.

Moins de biodiversité, plus d'allergies

Au Pays basque, cette herbe à problèmes est de plus en plus présente sur la côte. "Elle colonise les territoires abandonnés, sur lesquels des plantes autochtones mettent plus de temps à se développer. Elle prend leur place et donc* *elle réduit la biodiversité, décrit Annabelle Thierry, chargée de mission au sein du Conservatoire d'espaces naturels Nouvelle-Aquitaine, sur l'antenne Pays basque-Landes. Il y a un autre énorme problème naissant, fortement étudié en ce moment, c'est les conséquences de cette plante sur la santé. Avec sa pollinisation à l'automne, elle élargit la période d'allergies pour les gens sensibles aux graminées. On a donc un deuxième pic d'allergie dans l'année."

L'herbe de la pampa touche les routes des Pyrénées-Atlantiques, notamment sur le littoral basque.
L'herbe de la pampa touche les routes des Pyrénées-Atlantiques, notamment sur le littoral basque. - Conseil départemental

Pour être plus efficace dans la lutte, l'objectif est de coordonner les différents efforts menés par divers organismes et collectivités, notamment au Pays basque. À Urrugne par exemple, la mairie essaye d'éradiquer l'herbe depuis 2017, et la ville a créé une équipe municipale dédiée à la préservation des milieux naturels en 2022. Elle n'arrive pas à s'en débarrasser. "On essaie plutôt de la maîtriser, et d'éliminer certains foyers qui sont un peu isolés. On fait de l'arrachage manuel ou mécanique, à l'aide de mini pelles", énumère Fabien Arrietta, responsable du service environnement à la mairie d'Urrugne

Bord de route, un secteur propice

Sur les routes, vous avez peut-être vu ces herbes de la pampa au niveau du nœud autoroutier Ametzondo ou encore à la sortie Saint-Jean-de-Luz Nord. La plante se répand en priorité sur les zones à nu, donc souvent au niveau des sorties d'autoroute, où les terres ne sont pas végétalisées. Le passage des voitures favorise la dispersion des graines. "Un 'plumeau' contient plus d'un million de graines, et la graine voyage à plus de vingt kilomètres", précise Céline Delacroix, en charge de l'environnement à la direction des routes du département.

Depuis 2020, le Conseil départemental mène des chantiers d'arrachages où ils peuvent, puisque certains tronçons (en noir sur la carte ci-dessus) sont trop fournis pour agir seul. La direction des routes a aussi aussi remarqué que sa façon de broyer les herbes au bord de la voierie favorise la dispersion des graines. Il vaut mieux le faire avant que les plantes n'aient des graines. Céline Delacroix complète : "On a fait les inventaires des foyers de plantes et on travaille avec les agents sur place, on les sensibilise aux bonnes pratiques." C'est d'ailleurs la même chose pour les particuliers : depuis l'arrêté du 2 mars 2023, qui reconnait la Cortaderia selloana comme plante exotique envahissante", sa détention est interdite. "Si vous en avez dans votre jardin, il faut l'arracher", insiste Annabelle Thierry.

La direction des routes du département a fait l'inventaire des endroits en bord de route où il y a des foyers de la plante invasive
La direction des routes du département a fait l'inventaire des endroits en bord de route où il y a des foyers de la plante invasive - Conseil départemental

Une fois l'herbe arrachée, encore faut-il s'en débarasser. C'est tout l'enjeu du compostage, puisqu'il est interdit en France, sauf exceptions, de brûler des déchets verts. Plusieurs lombricomposteurs (avec des vers) sont installés dans le Labourd : à Hasparren, Lahonce et enfin à Urrugne. Dans cette dernière commune, ça fait sept ans que deux bacs sont utilisés. Il faut s'en occuper régulièrement pour que ce soit satisfaisant selon Fabien Arrietta : "En plus de l'herbe de la pampa, on complète notre compost avec des déchets végétaux produits sur la commune. Par exemple, les tontes d'herbe du stade ou les branches broyées. On mélange le tout, ça fait monter la température." Une nécessité puisque l'herbe de la pampa doit être maîtrisée avec une température de 70 degrés au moins. "En deux ans, on a réussi à obtenir un compost sans aucune repousse."

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