Gron : une solution radicale pour régénérer la forêt
A Gron, au nord de Bourges, le maire a choisi d'agir face au dépérissement de la forêt communale. Il a décidé d'abattre tous les pins, premières victimes du réchauffement climatique.
Que faire pour lutter contre le dépérissement de la forêt communale ? À Gron, au nord de Bourges, le maire a décidé d'abattre tous les pins, premières victimes du réchauffement climatique.
Les bûcherons devraient mettre environ un mois à nettoyer la forêt. Des arbres d'environ 70 ans qui devraient produire 1.500 à 2.000 m3 de bois. Le maire espère que d'autres essences plus résistantes à la sécheresse coloniseront les espaces rendus libres. Un crève-cœur pour le maire qui estime que c'est pourtant la meilleure manière de préserver l'avenir. Le dépérissement des pins s'accélère depuis quatre ans estime, Jean Moinet. "Ils tombent parterre, c'est une catastrophe. Et ensuite, le problème, c'est le risque d'incendie. Il y a aussi un risque de blesser des promeneurs."
A terme, tous les pins sylvestres, même ceux encore verts aujourd'hui, vont mourir estime l'office national des forêts. La commune veut donc valoriser ce qui peut encore l'être. Les meilleurs bois pourront être transformés en palettes, les arbres morts eux, feront peut-être du pellet de chauffage. Jean Moinet est conscient que la décision du conseil municipal puisse paraître trop dure pour certains. "Il y a des habitants qui connaissent la forêt et pour d'autres, on passe pour des massacreurs d'arbres, explique le maire. Mais il n'y a qu'à regarder pour comprendre ce qu'on fait. D'après l'ONF, le dépérissement est irrémédiable. Il faut savoir aussi que les pins sylvestres, ici, ont été plantés au titre des dommages de guerre et que les graines n'étaient pas exceptionnelles."
Ce bois de quarante-deux hectares a été planté sur d'anciennes mines de silex, des terres très difficiles, mais Jean Moinet espère que les espaces libérés seront réinvestis par des essences plus locales et plus résistantes à la sécheresse. "Il y a des espèces endémiques. On a du châtaigner, du chêne. Il y a un peu de tremble. On va essayer de voir ce qui va repousser naturellement. "
Et le village voudrait en profiter pour y aménager des chemins de randonnée.
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