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Fracture au sein de la majorité à la Métropole et à la Ville de Montpellier

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Rien ne va plus entre les écologistes et Michaël Delafosse. En cause : un projet métropolitain d'incinérateur dernière génération à Montpellier. La vice-présidente EELV, Coralie Mantion, a quitté la majorité en votant contre. Tout comme François Vasquez qui avait déjà pris ses distances.

L'hôtel de la métropole de Montpellier L'hôtel de la métropole de Montpellier
L'hôtel de la métropole de Montpellier © Radio France - Salah Hamdaoui

Un dossier ultra sensible était à l'ordre du jour du conseil de métropole à Montpellier mardi. La délibération numéro 10 sur la filière Combustible solide de récupération (CSR) au sein de l'usine Ametyst. Le CSR est un incinérateur dernière génération qui servirait à produire de l'énergie grâce à la combustion de certains déchets non triés, notamment des plastiques. Le projet, qui a provoqué de vives discussions, a finalement été adopté : 11 voix contre et 10 abstentions sur un total de 92 sièges.

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"Les CSR sont les plus performants des incinérateurs" selon René Revol

À la tête de ceux qui défendent le projet, René Revol, déjà en charge de l'Eau et qui récupère la délégation des Déchets, retirée à François Vasquez par Michaël Delafosse pour "déloyauté" sur cette question du CSR. Selon René Revol, il est urgent de cesser d'envoyer des déchets du département hors de nos frontières, transportés par 4.500 camions, "on fait 800.000 km par an, c'est 20 fois le tour de la terre, avec un bilan carbone catastrophique" se désole l'élu, également maire de Grabels.

Le CSR est "un incinérateur de luxe avec un système de filtres des plus performants" poursuit, convaincu, René Revol, "et donc il protège la santé publique, il n'y pas de panaches de fumée. L'air qui sort n'est pas aussi pur que l'air ambiant, mais il est moins bien polluant que les deux autoroutes qui traversent le sud de Montpellier".

Incinérateur cher et polluant selon ses détracteurs

François Vasquez, qui, avant d'être élu, a été le fer de lance de la lutte contre l'usine de méthanisation de Montpellier n'en doute pas une seconde, "on renouvelle l'échec d'Ametyst, que j'avais pourtant annoncé". Il regrette que "l'histoire ne profite pas". L'erreur, selon lui, est commise à nouveau puisque "le tri mécano-biologique d'Ametyst est remplacé par le tri mécano-biologique CSR qui est une variante, mais d'une absurdité équivalente".

Plus globalement, il dénonce des mesures "électoralistes", telles que la gratuité des transports en commun ou la candidature de Montpellier, capitale européenne de la culture, au détriment d'une politique structurelle de fond sur la gestion des déchets "qui ne ramène pas de voix".

Environ un mois après François Vasquez, c'est Coralie Mantion qui s'est publiquement désolidarisée du camp de Michael Delafosse, à la Métropole. Jusque là vice-présidente chargée de l'Urbanisme, elle a voté contre le CSR (et contre le budget primitif également). "À titre personnel, évidemment, je ne fais plus partie de la majorité" a-t-elle confirmé.

Divorce à la Ville également

Elle qui avait fusionné sa liste avec celle de Michaël Delafosse entre les deux tours de la municipale de 2020 avait prévenu, le matin même sur France Bleu Hérault : pas question de porter le projet d'incinérateur. Synonyme, selon elle, de "rupture de contrat" politique et de "rupture d'engagement envers les électeurs". Son parti doit se réunir ce mercredi et, en toute logique, devrait tenir la même ligne de conduite.

Le Conseil municipal de Montpellier, au sein duquel siègent 65 élus, compte 12 écologistes (dont Manu Raynaud exclu temporairement d'EELV).

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