Entretien des haies : "Il nous faut un mois de plus pour les tailler sinon c'est la catastrophe"

Le torchon brule toujours entre les agriculteurs mayennais et les associations de défense de l'environnement, au sujet de l'entretien des haies en Mayenne. Les agriculteurs estiment qu'ils n'ont pas pu s'occuper de l'entretien en raison des fortes pluies de ces dernières semaines, réclamant donc une dérogation pour que la période d'interdiction démarre le 15 avril et pas le 16 mars.

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"Ça empêche l'électricité de passer dans les fils électriques et de ne pas être envahi, en tout cas, garder l'entretien tel qu'il est", explique Arnaud, salarié de l'exploitation de François Blot à Pré-en-Pail-Saint-Samson. "Mais bon avec la pluie des dernières semaines, je ne peux aller que dans les champs praticables", précise-t-il, en sortant de son tracteur.

C'est la nouvelle PAC, Politique Agricole Commune, qui a mis en place cette nouvelle période d'interdiction entre le 16 mars et le 15 août. "Il me faut absoluement un mois de plus, le temps que les champs impraticables épongent l'eau des dernières semaines", estime François Blot. "Depuis octobre dernier, il est tombé l'équivalent d'un an d'eau depuis le 15 octobre. On ne peut pas faire de miracle, on n'est pas surhumain", peste l'éleveur bio de Pré-en-Pail, propriétaire d'une exploitation classée zone Natura 2000.

"Si on prolonge, on risque de baisser les effectifs d'oiseaux"

De l'autre côté, les associations comme Mayenne Nature Environnement et la Fédération de l'Environnement jugent la demande "irresponsable". "Les oiseaux et les insectes ont besoin des haies à cette période pour faire des nids et donc se reproduire", explique Jean-Marc Lalloz, membre de Mayenne Nature Environnement et spécialiste de la question.

"C'est une question de bien commun, c'est l'avenir de la planète qui se joue dans cette question. Et on ne va pas pinailler sur un mois. Les haies pourront être taillées en septembre et ce sera très bien", argumente le spécialiste. La population de certains oiseaux a diminué de 30% en 30 ans selon l'OFB, l'Office Français de la Biodiversité, et la LPO, ligue de protection des oiseaux.

Sachez que si la réglementation reste ainsi, si vous arrachez une haie sans autorisation qui abrite des espèces protégées, vous risquez trois ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.