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Effaroucheurs, œufs stérilisés... Le nouveau plan pour lutter contre les goélands à Marseille

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La préfecture des Bouches-du-Rhône a publié un arrêté demandant à la ville de Marseille de mettre en place des mesures pour lutter contre la prolifération des "gabians". Ce plan d'action, lancé cette année, devra être mené sur deux ans.

La citée phocéenne compterait près de 12 000 couples de gabians La citée phocéenne compterait près de 12 000 couples de gabians
La citée phocéenne compterait près de 12 000 couples de gabians © Radio France - Camille Payan

Les Marseillais les appellent les "gabians" quand d'autres les nomment "goélands leucophée". Peu importe le nom, la cohabitation entre ces oiseaux et la population est parfois compliquée. Très présents en ville, où ils installent leurs nids et trouvent de la nourriture, les gabians peuvent avoir des réactions agressives lorsqu'ils sentent leurs œufs en danger. Des situations qu'espère voir disparaître la préfecture des Bouches-du-Rhône. Dans un arrêté publié fin décembre, elle demande à la ville de mettre en place plusieurs mesures pour lutter contre la prolifération en ville de l'espèce protégée.

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Œufs stérilisés, euthanasie et effaroucheurs

Ce plan d'action doit être mené de 2024 à 2026. La première mesure concerne les nids des oiseaux. Des filets, effaroucheurs ou des câbles seront installés dans les endroits où le gabian pourrait vouloir faire son nid, et ce, "sans attendre d’éventuelles plaintes d’usagers" prévient la préfecture. "C'est faire en sorte de dissuader le goéland de venir nicher sur des sites où il y aura des problèmes de cohabitation", félicite Anael Marchas, médiateur juridique à la Ligue de protection des oiseaux PACA. "On a un exemple sur le port de Marseille sur des parkings de croisiéristes. En hiver, il n'y a quasiment pas d'activité, les oiseaux s'installent. Mais en avril ou mai, les bus reviennent et forcément les goélands réagissent." En effet, l'espèce menacée peut parfois réagir de manière virulente lorsqu'elle sent ses œufs en danger.

Afin de limiter la prolifération de gabians, une autre mesure sera appliquée du 15 mars au 15 juin prochains, juste avant la période d'éclosion. Certains œufs seront stérilisés. Ils seront passé dans un bain d'huile afin de rendre la coquille imperméable et stopper le développement de l'embryon. "Les œufs stérilisés seront laissés dans les nids, sans entraves à leur accès, assure la préfecture, jusqu’à ce que les couples nicheurs les abandonnent une fois la saison de reproduction finie." Selon Anael Marchas de la LPO PACA, cette méthode permet de faire comprendre à l'oiseau que ce lieu n'est pas propice au nid et de le dissuader de revenir.

Enfin, des euthanasies seront autorisées dans certains cas spécifiques. "Tout Goéland leucophée blessé ou dans l’incapacité de voler, tombé du nid ou en errance sur le domaine public ou privé, peut être euthanasié par injection létale" autorise la préfecture dans son arrêté. Cette euthanasie sera pratiquée par un vétérinaire déjà choisi. Au terme de chaque campagne annuelle de régulation, la Ville de Marseille devra compte des actions menées.

Les poubelles, "petit-déjeuner" du gabian

Évidemment, ces mesures ne seront efficaces sur le long terme que si les déchets sont bien gérés à Marseille. Ainsi, "compte tenu de l’intérêt particulier montré par le Goéland leucophée pour les ordures ménagères et certains déchets industriels", la ville sera obligée de relever tous les lieux de nourrissage potentiels ou effectifs de son territoire favorables à l’espèce "de sorte à les rendre inattractifs". Elle devra également informer les Marseillais sur l’interdiction de nourrir, voire d’accueillir sur sa propriété ces animaux sauvages.

"On s'affaire à le faire bien, assure Jean-Yves Sayag, délégué à la Propreté, l'Hygiène et les décharges sauvages à la Métropole, en charge de la question. Malheureusement, on lutte contre de l'incivilité." En plus des professionnels qui remplissent les containers avec leurs déchets, le responsable de la propreté rappelle que "Monsieur Tout le monde qui pose sa poubelle par terre sert le petit-déjeuner ou le goûter aux gabians."

"En réalité, c'est le dépôt sauvage qui favorise la prolifération des gabians. Déjà, qu'on fasse respecter la loi, le code de l'aménagement et le code du territoire", réagit Jean-Yves Sayag face à la publication de cet arrêté.

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