Après un an de construction, des lycéens de Concarneau dévoilent leur trimaran en bois et fibre de lin

C'est un bateau unique en son genre, un trimaran de 6,60 m en bois et fibre de lin avec une touche de carbone et d'aluminium. Le KISS version 1 est sorti ce mercredi 10 avril de l'atelier de la section Charpente marine du lycée Pierre Gueguin de Concarneau, dans le Finistère.

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Un prototype avait été fourni l'an dernier par un architecte mandaté par l'école de voile des Glénans à l'origine du projet. Il propose à 10 lycées français de construire leur trimaran à partir d'un cahier des charges qui leur permet une certaine souplesse : "On a choisi d'y mettre du bois, du bois et du bois, de montrer notre savoir-faire et on s'est donc posé la question de comment valoriser le bois dans ce projet", lance Pascal Barbotte, le responsable de la section CAP.

80 heures par semaine

L'enseignant n'a pas compté ses heures dans les dernières semaines pour finaliser le chantier à temps : "Il a dû faire 80 heures par semaine, certains d'entre nous sont revenus le week-end pour les finitions, il y a eu un peu de stress", rigole Tristan, 25 ans, élève en CAP.

Après des discussions parfois intenses, la petite équipe de neuf élèves est partie sur un placage en pin d'Oregon et Sapelli et un contreplaqué en Okoumé : "Pas mal de prises de tête, des désaccords, des choix esthétiques à faire. Vu qu'on est en groupe, tout le monde n'est pas forcément d'accord sur les choix. Il faut trouver des alternatives qui plaisent à tout le monde", explique Pierre, 18 ans, un autre élève en CAP.

Un nouveau Vaurien plus écolo ?

La finition n'est peut-être pas parfaite, mais elle impressionne Guillaume Voizard, responsable innovation à l'école de voile des Glénans : "On ne s'attendait pas à ce niveau de finition sur le bateau et à ce niveau de réalisation. Le bateau avec ce placage de bois verni magnifique allie complètement modernité et tradition".

C'est l'un des objectifs du projet, faire référence au passé des Glénans qui avait construit Le Vaurien dans les années 50, finalement construit à 34.000 exemplaires. À l'époque, l'idée était de démocratiser la voile à travers un bateau qui coûtait le prix d'une bicyclette : "On a redéfini le cahier des charges avec l'idée de faire un bateau plus écologique avec des matériaux biosourcés en restant sexy, être novateur, mais faire envie".

La visite de François Gabart

L'idée est aussi de créer une entraide entre les différents lycées participants (le lycée Saint-Gabriel de Pont l'Abbé participe également) avec une émulation pour sortir le plus beau des dix bateaux. En tout cas, François Gabart, venu échanger avec les élèves, approuve les choix des Concarnois : "Ça me donne envie de naviguer, pas vous ? Moi, je trouve ça très joli. Ce qui est bien, c'est d'avoir de la formation pratique et il n'y a rien de plus concret qu'un bateau. C'est un projet à long terme et fait pour apprendre".

Un bateau unique en son genre, beau et qui promet d'être performant sur l'eau. Les élèves auront la primeur de le tester pour la mise à l'eau en mai, puis pour un tour des Glénan pendant quatre jours fin juin, avant une régate avec les bateaux construits par les autres lycées, à priori en juin 2025.