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Denis Olagnon, nouveau préfet délégué à l'ours dans les Pyrénées, veut être à l'écoute des "anti" et des "pro"

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Alors qu'un jeune ours é été retrouvé mort, dimanche, à Melles en Haute-Garonne, Denis Olagnon, nouveau préfet délégué à la question de l'ours dans les Pyrénées, était l'invité de France Bleu Occitanie.

Denis Olagnon, le préfet délégué aux questions de l'ours dans le massif des Pyrénées Denis Olagnon, le préfet délégué aux questions de l'ours dans le massif des Pyrénées
Denis Olagnon, le préfet délégué aux questions de l'ours dans le massif des Pyrénées © Radio France - Jeanne-Marie Marco

Un ours a été découvert sans vie au pied d'un ravin sur la commune de Melles (Haute-Garonne), à la frontière espagnole. Le jeune plantigrade se serait battu avec un autre animal. Le parquet de Saint-Gaudens exclut la possibilité d'une intervention humaine. L'occasion d'interroger Denis Olagnon, le nouveau préfet délégué à la question de l'ours dans les Pyrénées sur les dossiers en cours.

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Un ours d'un an et demi a été découvert, dimanche, à Melles. L'autopsie confirme qu'il s'est battu avec un autre animal. Est-ce qu'on sait s’il s’agit d’un autre ours ?

À chaque fois qu’un ours meurt, il y a une enquête de la justice : c’est une espèce protégée. Nous sommes évidemment au courant lors de ce type d'événement. Mais l'enquête est vraiment dans le cadre judiciaire. 

Le premier préfet délégué aux questions de l’ours n'est resté en poste que cinq mois. Vous avez des connaissances plus particulières pour gérer ce dossier sensible ? 

J'étais précédemment secrétaire général de la préfecture de la Haute-Garonne. Je n'étais pas spécialisé sur les questions d'ours et de biodiversité. Mais j'ai été nommé le 2 mai et donc du coup, j'ai essayé d'engranger le plus d'informations possible et également de contacts. Ce n'est pas terminé. Il faudra évidemment continuer sur ce sujet, qui est un sujet important et un sujet sensible.

C'est un sujet qui est trop lourd pour être géré par le préfet de région ? 

Vous savez, le préfet de région s’occupe de la région, il est également préfet du département de la Haute-Garonne, préfet de massif, préfet coordonnateur du plan national ours, donc a besoin d’appuis sur ces différents sujets. C'est la raison pour laquelle il a eu auprès de lui un premier préfet délégué à l'ours : le gouvernement montre-là qu'il attache une importance particulière à ce sujet.

Ce vendredi, vous avez un rendez-vous important : la réunion du groupe pastoralisme avec les pro-ours, les anti-ours, les éleveurs dont les troupeaux sont régulièrement attaqués. Vous savez s'ils seront présents ou pas ? Ils boycottent régulièrement ce genre de réunions. 

On n'a pas engrangé encore toutes les présences à ce rendez-vous, qui est un rendez-vous important pour écouter ce que les gens ont à dire. On va donc essayer de consacrer du temps à l'écoute des personnes qui participeront. 

Ces tentatives de dialogue ont eu lieu des dizaines de fois. Qu'est-ce que vous allez tenter pour réconcilier les deux parties ? 

C'est un travail qui va s'inscrire dans la durée. Il faudra voir comment, avec les uns et les autres, on peut avancer. Je pense qu'il n'y aura pas de grand soir comme ça, d'un claquement de doigts. Il va falloir progresser. Il va falloir s'écouter parce qu'il est important aussi d'écouter par exemple les bergers qui en effet sont confrontés au sujet : il faut écouter ce qu'ils vivent. 

Est-ce que vous écoutez les bergers, les éleveurs, qui disent que les tirs d'effarouchement - qui sont à nouveau autorisés -  ne sont pas efficaces ? 

Ce n'est pas exactement ce qui ressort du bilan 2019-2021 qui a été dressé par l’Office Français de la Biodiversité. Il y a deux modalités d'effarouchement. L’effarouchement simple : du bruit ou de la lumière. Et ça, ça marche sur le moment, on arrive à faire en sorte que l'ours parte sur le moment, mais il peut revenir assez rapidement. L’effarouchement renforcé - qui est contesté par les associations - consiste à utiliser des soit des cartouches à double détonation, soit des balles en latex. Mais ces balles en latex n'ont, jusqu'à présent, jamais été utilisées. Cette technique permet plus d'efficacité : les éleveurs sont donc en demande d’effarouchement renforcé. C'est l'objet de l'arrêté qui est paru le 20 juin et qui à la fois pérennise le protocole et en même temps qui simplifie un peu les choses.

Quelles autres mesures êtes-vous prêt à prendre pour protéger les bergers et les troupeaux ? 

Il faut préciser que cet effarouchement renforcé est une mesure complémentaire par rapport aux moyens de protection que constituent le gardiennage, les chiens de protection, les fameux patous. 

Une instruction est en cours suite à la mort d'une ourse tuée par un chasseur qui a été gravement blessé par l'animal en Ariège en novembre dernier. Est-ce que la dangerosité des ours est réévaluée régulièrement dans les Pyrénées ?  

L'affaire que vous citez est toujours dans le cadre judiciaire, je ne vais donc pas faire de commentaire. Pour ce qui concerne la dangerosité de l'ours, c’est un animal qui ne recherche pas le contact avec l'homme. Il peut y avoir des cas particuliers, mais ce sont plutôt des comportements atypiques. En règle générale, il  évite l'homme. On sait qu'il y a des situations dangereuses, notamment lorsqu’il s’agit d’une ourse femelle suitée, c'est à dire accompagnée d'oursons. Là, on sait que si un randonneur ou un chasseur se retrouve en présence d'un ourson, on est dans une situation de danger, car l’ourse va chercher à protéger l’ourson.

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