Dans le nord de la Gironde, la Française des jeux finance la restauration de l'ancien site industriel du Reyraud

Derrière les grilles de l'ancien site industriel de Reyraud, des bâtiments désaffectés et des gravats occupent l'espace, en friche depuis les années 90. Véritable poumon économique local du 20eme siècle, le terrain à la frontière avec la Dordogne et la Charente-Maritime était spécialisé dans la production de caoutchouc. Il n'a jamais repris d'activité suite à sa vente, en 1999.

ⓘ Publicité

"Préserver les espèces locales"

C'est sur ces ruines que Denis Charissoux, de l'Office Français de la biodiversité (OFB), accompagne fièrement une trentaine d'élus présents ce vendredi 19 avril, pour la présentation du projet. Une dépollution du site à 1 million d'euros, financé à 80% par la Française des jeux, grâce à la vente en 2023 de tickets à gratter "Mission nature". Pour l'OFB et la FDJ, l'opération devrait permettre de "préserver plusieurs espèces locales menacées : la loutre, le vison d'Europe, la grande mulette, ainsi que des poissons migrateurs comme la lamproie".

Intérêts économiques

Pourtant, une fois débarrassée du béton, la nature ne reprendra pas totalement ses droits. Gaël Pannetier fait partie du Syndicat d'Aménagement du bassin versant Drone Aval (SABV), qui a acheté le terrain, et qui réalisera aussi les travaux. Il confirme qu'à terme, l'objectif est bien d'aménager le site, et de l'ouvrir au public. Un enjeu économique, compatible avec la préservation de la biodiversité affichée ? "Il sera important de savoir conjuguer la réappropriation du site par les acteurs du territoire, et les aménagements qui vont être faits, tout en laissant une place aux espèces animales et végétales. Pour cela, on devra peut-être sanctuariser certaines parties du site, en limiter l'accès."

Pas de quoi freiner l'enthousiasme de Patrick Huchet, le maire des Églisottes-et-Chalaures. Il s’imagine déjà le potentiel "tourisme vert" du terrain. "Une fois renaturé, on pourrait imaginer un parcours santé, un acrobranche, pourquoi pas une aire de camping...". Pour la vie de sa commune, le site est stratégique : "il est quand même en plein centre du bourg".

Les travaux de dépollution devraient démarrer l’année prochaine, jusqu'en 2027. L’ouverture au public, elle, est prévue pour 2028.