Corrèze : le projet d'acheminement de l'eau d'Argentat-sur-Dordogne au plateau de la Xaintrie fait débat

Les membres de l'association Eaux Actes en XVD espèrent du monde ce samedi 20 janvier à 15 heures au lieu dit Le Péage à Argentat-sur-Dordogne. Ils se mobilisent pour dire leur opposition au projet d'acheminement de l'eau entre Argentat et neuf communes du plateau de la Xaintrie, à l'est de la Corrèze. Régulièrement touchées par des sécheresses, des camions citernes doivent réapprovisionner les 3 600 habitants de ses communes certains étés.

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Un projet "pérenne sur plusieurs décennies", assure le président du syndicat des eaux, Joël Beynel

Face à cette pénurie d'eau, le Syndicat des Eaux du Puy du Bassin porte ce projet. Il consiste à relier les communes en question au bassin d'Argentat, excédentaire en eau. Une fois connecté, les municipalités du plateau achèteraient une partie de leur eau à la commune d'Argentat. Le président du syndicat et maire de Darazac, Joël Beynel, défend un projet "pérenne pour plusieurs années, plusieurs décennies même".

Cet investissement s'élève à environ sept millions d'euros, dont 60% de subventions. Les élus du territoire soutiennent aussi cette démarche. À l'image de Nicole Bardy, maire d'Auriac, l'une des communes qui recevrait l'eau d'Argentat. Elle voit ce projet comme "une évidence" pour "bénéficier de la fourniture de l'eau tant en quantité, qu'en qualité". L'élue souligne notamment les problèmes de radon, un polluant, dans l'eau de sa commune.

Les opposants veulent mieux utiliser "l'eau du plateau"

Le manque d'eau sur le plateau, les membres d'Eaux Actes en XVD le constatent également. Mais pour eux la solution est ailleurs, par exemple "chercher les eaux souterraines et les eaux de surface, réaménager éventuellement les zones humides", liste Anne Deloule, membre de l'association. Pour elle, il vaut mieux utiliser "l'eau qui est sur le plateau".

D'autres part, elle craint que cet acheminement de l'eau depuis Argentat ne soit qu'une première étape : "La dimension du tuyau qui est mis en place permettrait de remplacer complètement les captages actuels par l'eau de la Dordogne". Un tuyau pouvant acheminer 2 000 m3 d'eau par jour selon elle, contre les "150 m3 par jour, nécessaires pendant quelques jours de l'été".

De son côté la direction du Syndicats des eaux du Puy du Bassin met en avant la volonté de développer le territoire. Sans ces problèmes de pénuries d'eau, les communes pourraient attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux agriculteurs etc... Les travaux doivent débuter en fin d'année pour une durée d'environ deux ans.