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Climat : ce qu'il faut savoir sur le sommet "pour un nouveau pacte financier mondial"

Par
  • France Bleu

Emmanuel Macron a inauguré ce jeudi à Paris un sommet réunissant une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement, les représentants des principales institutions financières, le secrétaire général de l'ONU et des ONG. Ambition affichée : tenter de donner un nouvel élan à la finance climatique.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, et le président français Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à Paris. La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, et le président français Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à Paris.
La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, et le président français Emmanuel Macron, le 10 mars 2023 à Paris. © Maxppp - YOAN VALAT/EPA

Comment aider les pays en développement à lutter contre la pauvreté et le dérèglement climatique ? Il faut un "choc de financement public" et plus de "financements privés"  a plaidé Emmanuel Macron ce jeudi à Paris en ouverture du sommet pour un nouveau pacte financier mondial. Une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement y participent jusqu'à vendredi.

Objectif affiché : soutenir les pays pauvres

L'idée d'organiser ce sommet a germé en novembre lors des négociations climat de la COP27 en Égypte, dans le sillage d'un plan présenté par la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley. La cheffe de gouvernement a été longuement applaudie jeudi après avoir exigé une "transformation absolue" du système financier, et pas seulement "une réforme". Île des Caraïbes, la Barbabe fait partie des pays parmi les plus vulnérables au changement climatique. Sa Première ministre a ravivé l'espoir de voir les inégalités se réduire alors que la confiance s'est effritée entre les pays pauvres et les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre.

Aux côtés d'Emmanuel Macron et Mia Mottley figurent le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, le président brésilien, Lula, la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, ou encore le chancelier allemand, Olaf Scholz. Le nouveau président de la Banque mondiale et la dirigeante du Fonds monétaire international (FMI) sont également à Paris. Plus de 120 ONG (parmi lesquelles Action contre la faim, Care France ou Réseau action climat) sont aussi représentées.

L’ambition de l’Élysée est de sortir avec une feuille de route commune et de trouver les points de consensus pour avancer ensuite lors du G20 en septembre et de la COP en novembre.

Réformer la finance climatique, une nécessité

La refonte du système financier international, né des accords de Bretton Woods en 1944, semble plus que jamais nécessaire alors que les crises se multiplient dans les pays les plus vulnérables économiquement, victimes des conséquences du dérèglement climatique. Pour affronter canicules, sécheresses et inondations, mais aussi pour sortir de la pauvreté tout en s'affranchissant des énergies fossiles et en préservant la nature, les besoins sont immenses : 1 000 à plus de 2 000 milliards de dollars par an.

Mais, à date, les pays en développement peinent à accéder aux financements du FMI et de la Banque mondiale notamment. Ces institutions en première ligne ont été structurées bien avant le réchauffement climatique.

Les États les plus pauvres sont en outre étranglés par la dette. Les institutions financières sont freinées par les niveaux de risques. Le privé investit beaucoup plus massivement sur des projets d’énergie renouvelable en Europe qu’en Afrique. En bref, le système financier encourage plus la spéculation que le développement.

Des évolutions concrètes ?

Parmi les nombreuses idées en débat, celle d'une taxe internationale sur les émissions carbone du transport maritime a le vent en poupe. Les dirigeants mondiaux évoquent d'autres taxations, mais aussi des réformes institutionnelles, la restructuration des dettes des pays pauvres, un renforcement du rôle du secteur privé... La suspension du paiement de la dette en cas de catastrophe naturelle est fortement soutenue par Mia Mottley. "Il y a neuf mois, personne ne parlait de clauses de désastre naturel", s'est-elle félicitée jeudi.

De son côté, Washington s'est spécifiquement engagé à faire "pression" pour que les créanciers des pays pauvres et en développement participent aux négociations pour restructurer leurs dettes. La Chine, notamment, l'un des principaux créanciers mondiaux, est régulièrement pointée du doigt pour son manque de participation à un cadre commun de restructurations avec les pays occidentaux.

Autre sujet au cœur des discussions, la promesse des pays riches de financer 100 milliards de dollars (91 milliards d'euros) par an pour aider les pays pauvres à faire face au réchauffement climatique. Une promesse censée être tenue cette année, après trois années de retard qui ont profondément affecté la confiance entre le Nord et le Sud.

Les banques multilatérales de développement sont enfin appelées à prêter davantage, quelques mois après l'annonce de la mobilisation de 50 milliards de dollars sur dix ans par la Banque mondiale. Son nouveau président, Ajay Banga, a annoncé jeudi que la banque allait élargir "la boîte à outils" de l'aide internationale et proposer de nouveaux instruments.

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