Passer au contenu
Publicité

À quoi va ressembler la forêt du Vaucluse en 2070 ?

- Mis à jour le
Par

C'est à cette question que tente de répondre l'Office national des forêts dans le département. Plusieurs études sont en cours et montrent une transformation de la forêt vauclusienne sous l'effet de la hausse des températures. On en parle à l'occasion d'une journée spéciale sur France Bleu Vaucluse.

La forêt du Mont Ventoux La forêt du Mont Ventoux
La forêt du Mont Ventoux © Radio France - Philippe Paupert

Y aura-t-il toujours des pins sur le Mont Ventoux en 2070 ? C'est notamment à cette question que l'Office national des forêts (ONF) a tenté de répondre à travers plusieurs études prenant en compte le changement climatique et plus précisément la hausse des températures. Laurence Le Legard-Moreau, la responsable des services techniques de l'ONF dans le département répond aux questions de France Bleu Vaucluse à l'occasion d'une journée spéciale sur la protection des arbres et des forêts. 

Publicité

À quoi va ressembler la forêt du Vaucluse en 2070 ?

L'augmentation des températures a gommé l'effet montagnard. On sait déjà que le sapin, une essence un peu identitaire du Ventoux, est en train de dépérir depuis quinze ans. Et ce qu'on voit c'est que d'autres essences plus méditerranéennes déjà présentes vont avoir tendance à remonter et à prendre la place des essences montagnardes. On compte beaucoup sur le cèdre de l'Atlas. On met en place aujourd'hui des plantations pour permettre l'implantation de ces essences dans les zones les plus montagnardes de façon à ce que, au gré des augmentations des températures, on ait toujours un état forestier. Pour les autres territoires du Vaucluse, les essences comme par exemple le chêne vert sont relativement adaptées au climat méditerranéen. Le seul bémol étant sur le chêne pubescent, une espèce un peu moins adaptée aux conditions rudes de sécheresse.

Pourquoi ne pas laisser la forêt s'adapter toute seule ? 

Les forêts ont la capacité à s'adapter à des modifications du climat. Sauf qu'elles s'adaptent à des modifications naturelles d'évolution. Et aujourd'hui, notre problématique, c'est que les évolutions du climat qu'on compte, qu'on ressent, qui existent, sont dans des accélérations qui ne sont plus de l'ordre du naturel. Si on pense par exemple aux dernières glaciations et au réchauffement qu'il y a eu après,  ça s'est passé sur un temps super long. Et aujourd'hui, notre problématique, c'est que cette évolution du climat est exponentielle et la nature, qui a une résilience interne qui lui permet d'évoluer, n'a pas le temps de le faire. C'est pour ça qu'on intervient en accompagnant les processus naturels sans les bouleverser, mais en essayant de mettre en place des petits boisements par ci par là, pour assurer la pérennité de la forêt coûte que coûte.

Est-ce que c'est important que tout un chacun se mobilise pour préserver la forêt ? 

Oui, ça doit devenir un sujet pour tout le monde. Parce que déjà, la forêt, c'est un patrimoine naturel qui, en France, dans notre République, est un patrimoine commun appartenant à chaque citoyen. C'est un espace un peu à part d'un point de vue sociétal. On sait que 70% des gens, quand ils vont se balader le week-end, ils vont se balader en forêt. Donc c'est un espace de détente, pour se ressourcer, où on pratique des sports de nature. Ça, c'est le premier point.

Ensuite la forêt a aussi un rôle très important dans le stockage du dioxyde de carbone, vu que les arbres sont des végétaux qui absorbent le CO2 de l'atmosphère. Elle participe à une sorte de réduction du réchauffement climatique à son échelle et d'autre part, la forêt est un espace particulier parce que c'est le dernier lieu en France où on a aucune modification. C'est-à-dire que on n'a pas d'intrants, pas d'engrais ni de pesticides. 

Et ce qu'il faut bien voir aussi, c'est que souvent dans les médias on parle de la forêt amazonienne, qui est une pompe à carbone et qui est l'avenir de la planète, mais même à notre petite échelle, dans le département de Vaucluse, même si elle ne recouvre pas tout le département, elle a un rôle essentiel. Et ce rôle, il est d'autant plus prégnant que quand il y a une catastrophe, un incendie par exemple, les gens se rendent compte de l'effet tampon de la forêt, soit par le microclimat local, par la diminution de la température. Donc c'est vraiment un écosystème qui participe de façon très positive à la réduction du réchauffement climatique, même à sa petite mesure locale de la forêt du village d'à côté.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined