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À l'Université de La Rochelle, un programme pour étudier la pollution plastique chez les oiseaux marins

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Depuis le début de l'année, les oiseaux marins s'échouent en nombre sur la côte atlantique. En Charente-Maritime, une quarantaine de guillemots ont été retrouvés sur les plages depuis janvier. La plupart sont acheminés à l'Université de La Rochelle pour étudier l'impact de la pollution plastique.

Le laboratoire de l'Institut du Littoral et de l'Environnement de la Rochelle procède à une dizaine de nécropsies d'oiseaux marins tous les jours. Le laboratoire de l'Institut du Littoral et de l'Environnement de la Rochelle procède à une dizaine de nécropsies d'oiseaux marins tous les jours.
Le laboratoire de l'Institut du Littoral et de l'Environnement de la Rochelle procède à une dizaine de nécropsies d'oiseaux marins tous les jours. © Radio France - Emma Jacob

Dans ce laboratoire de l'Institut du Littoral et l'Environnement de La Rochelle, des carcasses de guillemots, une espèce de la famille des pingouins, sont autopsiées depuis 2021. Des nécropsies qui s'inscrivent dans un programme coordonné par la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), afin de mieux comprendre la menace de la pollution plastique et ses origines. Le guillemot autopsié ce jour-là s'est échoué fin janvier sur une plage de Loire-Atlantique. Après avoir mis de côté ses plumes, son cerveau ou encore ses reins, il faut isoler ses intestins.

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L'objectif de Thomas Jonca, qui réalise la nécropsie : trouver les plastiques ingérés par l'oiseau. "Souvent, il y a une couleur particulière au plastique, mais ça peut aussi être des filaments. Je vais les récupérer à l'aide d'une pince à épiler, et ensuite ils seront analysés à l'infrarouge, détaille-t-il. Cela va nous permettre de mesurer leur taille, et définir quel polymère correspond à cet échantillon de plastique."

La laboratoire analyse les reins, le cerveau, ou encore les plumes des carcasses d'oiseaux marins.
La laboratoire analyse les reins, le cerveau, ou encore les plumes des carcasses d'oiseaux marins. © Radio France - Emma Jacob

90% des oiseaux marins intoxiqués

Le but de ces analyses : désigner une espèce témoin pour suivre la pollution de la mer et du littoral. Guillaume Le Hétet est coordinateur du projet pour la LPO. "On va suivre des espèces en particulier, pour mieux comprendre lesquelles vont ingérer du plastique. On va considérer qu'on a un bon état écologique si moins de 10% des oiseaux analysés ont moins de 0,1 gramme de plastique dans l'estomac." Mais le résultat des analyses est souvent plus élevé. Une nouvelle preuve que le plastique est partout. "On utilise les oiseaux, mais ça a un impact sur toutes les espèces qui dépendent du milieu marin. Ça peut aller jusqu'aux huîtres, dans lesquelles on va retrouver du plastique", relève Guillaume Le Hétet.

La pollution plastique touche aussi les humains, abonde le spécialiste. "On considère aujourd'hui qu'un être humain ingère l'équivalent d'une carte bancaire de plastique par semaine. Les poissons vont avaler du plastique, et nous allons les consommer. Aujourd'hui, on retrouve aussi du plastique dans le sel de table ou dans la bière par exemple. Il y en a vraiment dans tous les produits." Un rapport de ces nécropsies d'oiseaux marins doit voir le jour d'ici cet été, et permettre ainsi d'estimer la pollution plastique en mer et sur le littoral. Selon la Ligue pour la Protection des Oiseaux, 90% des oiseaux marins sont intoxiqués par le plastique. Un chiffre qui pourrait passer à 99% d'ici 2050, si rien n'est fait pour endiguer cette pollution.

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