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Une rentrée sans sérénité : l’inquiétude des enseignants pour 2022 avec Omicron

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La rentrée des classes va se faire dans l’inquiétude pour les enseignants : les syndicats n’affichent aucune sérénité avec Omicron. Pas de remplaçants supplémentaires et un manque de masques tant pour les profs que pour les élèves. Voici les cinq raisons qui inquiètent les syndicats en Lorraine.

Une rentrée et des inquiétudes face à Omicron. Photo d'illustration. Une rentrée et des inquiétudes face à Omicron. Photo d'illustration.
Une rentrée et des inquiétudes face à Omicron. Photo d'illustration. © Radio France - Thierry Colin

Si les syndicats d’enseignants ne réclament pas de report de la rentrée de janvier, ils ne cachent pas leurs inquiétudes face à cette nouvelle vague et au variant Omicron. Dans l’académie de Nancy-Metz, les profs de lycées ne voient pas comment la session de mars du bac peut se tenir normalement, mais surtout, ils pointent du doigt la suppression de 500 postes depuis cinq ans en Lorraine. 

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Même inquiétude dans les écoles primaires et élémentaires où la carte scolaire n’a permis aucune ouverture de poste alors que les problèmes de remplacement sont criants. Et face à cette vague qui promet de s’accélérer en janvier, le principal syndicat du premier degré réagit : « Les leçons n'ont pas été tirées et aucun poste n'est créé, la première chose à mettre en place c'est quand même les moyens humains. Déjà, avant les vacances, la situation du remplacement était vraiment catastrophique… »

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La situation de remplacement est catastrophique

Dans les maternelles et les écoles élémentaires, pour Isabelle Nicolas, co-secrétaire du SNUIPP en Meurthe-et-Moselle,  « Ce qui est surprenant, c'est qu'il n'y a eu aucune annonce pour l'école, malgré les alertes qui ont été posées par des médecins, des scientifiques et des syndicats, alors qu'on a un variant qui est extrêmement contagieux et avec une forte propagation chez les enfants, c'est très inquiétant ».

Une professeure des écoles et syndicaliste qui craint de voir les classes fermer en cascade : « Il faut vraiment recruter des enseignants. L'école va rester ouverte, mais il va y avoir énormément de classes fermées puisque les enseignants et les enseignantes vont être en isolement ou en garde d'enfant. La situation de remplacement est catastrophique. Il y a des recours aux contractuels, des détournements des missions des enseignants pour qu’ils remplacent et un appel aux jeunes retraités… mais ça aurait pu être anticipé ». 

Pas de masques de secours

Autre sujet de préoccupation pour Isabelle Nicolas, les masques qui « devraient être fournis aux élèves, des masques de qualité, des masques chirurgicaux pour s'assurer qu'il y a une efficacité de cette protection. Quand un enfant vient avec le même masque tous les jours, on peut se douter que l'efficacité est vraiment très réduite » et la syndicaliste de constater que des écoles n’ont plus de masques de secours à distribuer à l’enfant étourdi ou qui éternue. 

Pour les profs, même constat d’une gestion à l’économie de l’Education nationale, alors que certains médecins recommandent le masque FFP2, le ministère ne fournit que des masques en tissu jugés « peu pratiques » par les profs et quand les syndicats réclament des masques chirurgicaux ou FFP2, ils ne sont pas entendus.

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Même inquiétude pour les profs de collège et de lycée, pour Bruno Henry, secrétaire académique du SNES FSU en Lorraine, pour cette rentrée du lundi 3 janvier : « Rien ne change et c'est ce qui nous inquiète. Nous voulons que l'école soit ouverte, mais nous ne voulons pas d'une école ouverte au virus. Nous voulons qu'il y ait des mesures très claires, très précises, qui permettent d'éviter d'avoir des écoles qui soient des lieux de contamination ». 

Pour le premier syndicat d’enseignants les demandes sont les mêmes depuis des mois : 

  • Equiper les salles de classes de capteurs de CO2 de manière à pouvoir assurer un renouvellement de l'air
  • Des effectifs réduits dans les classes de manière à limiter le brassage
  • Du personnel supplémentaire pour assurer les remplacements et pour assurer les demi-pensions ou les temps de permanence
  • La fourniture de masques adaptés.
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Pour le responsable du Snes Fsu dans l’académie de Nancy-Metz, « ce que l'on a en face, c’est un ministre, Jean-Michel Blanquer, qui aura supprimé 500 postes dans les collèges et dans les lycées de Lorraine en cinq ans » et Bruno Henry de s’inquiéter du bac en contrôle continu : « Les premières épreuves du bac sont prévues avec le nouveau « bac Blanquer », au mois de mars. Il ne nous semble pas très sérieux d'envisager que tous les élèves seront prêts ; ils ne seront pas à égalité pour les épreuves de mars. Il faut réfléchir maintenant aux conséquences pédagogiques de cette épidémie. Pour nous, il faut repousser les épreuves du bac au mois de juin. » 

Café debout

Lors d’une dernière réunion au ministère avec les syndicats, jeudi 30 décembre, les partenaires sociaux sont ressortis déçu : le protocole sanitaire dans les écoles, collèges et lycées lors de la rentrée sera identique à celui en vigueur avant les vacances scolaires et « Il n'y a aucune nouveauté, rien d'annoncé », a résumé Guislaine David, secrétaire générale du SNUipp-FSU, à  l'AFP. « Les enseignants ne pourront plus boire leur café debout, mais les autres décisions sécuritaires restent en attente d'arbitrage », a déploré à l’Agence France Presse, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU.

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