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Une pétition lancée par l'école d'art de Quimper récolte plus de 1.500 signatures

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C'est l'histoire d'un projet qui n'aboutira peut-être jamais. L'EESAB, l'École européenne supérieure d'art de Bretagne, de Quimper vient de lancer une pétition, le 8 juin dernier. Elle rassemble déjà plus de 1 500 signatures. L'enjeu ? Eviter que l'école perde un espace de 350 m2.

L'EESAB, l'Ecole supérieur d'Art de Bretagne, de Quimper L'EESAB, l'Ecole supérieur d'Art de Bretagne, de Quimper
L'EESAB, l'Ecole supérieur d'Art de Bretagne, de Quimper © Radio France - Astrid Maigné-Carn

Un grand projet de rénovation de cet espace de 350m2 qui comprenait une mise aux normes incendies, des rampes d'accessibilité pour personnes à mobilité réduite et plusieurs monte-charge pour soulager le travail des personnels de l'école, devait démarrer en septembre 2021. 

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Un projet arrêté avant même d'avoir commencé

Alors que le projet d'établissement de la Directrice, qui comprenait l'organisation d'expositions et de conférences ouvertes aux publics extérieurs, a été validé par l'HCERES (Le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur), à l'été 2021, le Conseil d'Administration de l'EESAB et la Mairie de Quimper ont finalement changé de braquet. 

Workshop réalisé par les élèves de l'EESAB dans l'espace concerné
Workshop réalisé par les élèves de l'EESAB dans l'espace concerné © Radio France - École européenne supérieure d’art de Bretagne - Site de Quimper

La municipalité a décidé d'installer dans ces locaux, situés en face du Théâtre de Cornouaille, son projet de Maison de la Jeunesse, d'ici 2024. Trois grandes salles sont concernées : deux salles d'exposition, un café solidaire, une salle à manger et cuisine qui, depuis six ans, sont utilisées par le personnel administratif et les enseignants de l'école.

Elèves et enseignants exclus de la décision 

En novembre 2021, c'est par la presse que les élèves et les enseignants apprennent la nouvelle. Ils décident alors de créer un collectif, contactent la mairie de Quimper, par mails et par courrier, sans jamais recevoir de réponse jusqu'à la semaine dernière.
En effet, les élèves se sont invités à une conférence de la NUPES sur la jeunesse et la culture et ont interpellé, Isabelle Assih, maire de Quimper. 

Les élèves sont désabusés. Ils déplorent le manque de considération de l'agglomération de Quimper à leur égard et pointe l'incompréhension de leur travail. Emma, étudiante en première année de Master à l'EESAB, y voit un acte manqué de la part de la mairie : "Pourquoi ne pas s'être servi de ce projet pour ouvrir l'art contemporain sur la ville ? Et mieux communiquer sur l'art contemporain".

Oui à la Maison de Jeunesse mais pas dans notre école

Rozenn, passe en troisième année et pour elle, c'est l'attractivité de l'école qui en prend un coup :  "Ca donnait envie de venir. On s'est dit qu'on allait pouvoir bosser en grand, travailler l'espace, travailler en grandes sculptures, en grand format. Réaliser des performances, potentiellement. Ca ouvrait sur beaucoup de chose et c'était vraiment un atout" .

Privé de cet espace et sans ces travaux de mise aux normes, l'école ne peut accueillir d'élèves en fauteuils roulants. Et les équipes techniques, elles, doivent déplacer les œuvres des élèves dans les escaliers, sans l'aide de monte-charge. 

Pour les professeurs et notamment Virginie Barré, professeure de sculpture, "il faut avoir une méconnaissance totale de ce qui se passe dans notre école pour penser un projet pareil". 

L'exposition Pique-nique sur pont de singe - exposition des diplômé·es 2020
L'exposition Pique-nique sur pont de singe - exposition des diplômé·es 2020 © Radio France - Margot Montigny

La mairie plaide la sobriété énergétique

Contactée par France Bleu Breizh Izel, Forough-Léa Dadkhah, conseillère municipale de Quimper, et vice-présidente chargée de la Recherche, de l’Innovation, de l’Enseignement supérieur, de l’Ingénierie financière, plaide la sobriété énergétique comme moteur de cette décision mais déplore que les élèves de l'EESAB n'aient pas été impliqués dans le projet. En revanche, elle affirme que l'école a bien fait partie du processus de décision et notamment son conseil d'administration. 

"Quand on parle de la transition écologique, dans la sobriété d'utilisation de l'espace, à un moment donné ca a des conséquences. Et si on veut accorder un espace aux jeunes en centre-ville, on a pas 36 000 choix". En revanche, l'agglomération "aurait dû proposer aux élèves de l'EESAB de participer à la commission" lors de la prise de décision. 

Ce vendredi 17 juin, à 14h, les élèves et les enseignants de l'école vont rencontrer les élus en charge du dossier 

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