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Recrutement des enseignants, harcèlement, bac : les défis qui attendent Gabriel Attal à l'Éducation nationale

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Gabriel Attal, 34 ans, succède à Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale, premier budget de l'État. Le nouveau ministre arrive alors que l'École est plongée dans la crise. Voici les principaux dossiers sur lesquels va devoir se pencher ce fidèle de la macronie.

Gabriel Attal est nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal est nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse
Gabriel Attal est nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse © AFP - Emmanuel DUNAND

Gabriel Attal, jusqu'alors ministre délégué aux Comptes publics, a été nommé ministre de l'Éducation nationale ce jeudi soir. Érigée comme un chantier prioritaire en début de quinquennat par Emmanuel Macron, l'École jouit du premier budget de l'État (64,2 milliards), en hausse de 3,9 milliards d'euros en 2024, selon les premiers documents budgétaires, mais l'Éducation nationale est encore en proie aux crises.

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Lors de la passation de pouvoirs avec Pap Ndiaye, dans la cour du ministère de l'Education nationale vendredi, Gabriel Attal s'est donné une feuille de route avec "trois priorités" : "le respect de l'autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l'école", le non-remplacement des professeurs absents et le bien-être des élèves qui passe par la lutte contre le harcèlement scolaire.

Plus jeune ministre à avoir été nommé à la tête de l'Éducation nationale, Gabriel Attal a choisi de ne pas éluder les interrogations autour de son âge. "Oui je suis jeune, j'ai 34 ans mais on peut avoir 34 et de lourdes responsabilités. Un professeur sur trois a moins de 40 ans", a-t-il mis en avant. Il a également voulu déminer dès son entrée en fonction son passé d'ancien élève de la très élitiste école privée, l'"école alsacienne" à Paris. "Oui j'ai été à l'école privée. Je n'ai pas à renier et à m'excuser", appelant à ne "pas critiquer les parents qui font ce choix"

Voici les dossiers brûlants qui attendent Gabriel Attal alors que la rentrée scolaire approche.

Hausse des salaires et recrutement

Rue de Grenelle, le nouveau ministre devra trouver des solutions pérennes à la crise de recrutement d'enseignants, défi majeur pour le système scolaire. Pap Ndiaye a ouvert la voie en engageant le retour des concours dans le premier degré à bac+3 contre bac+5. Plus de 3.000 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours. La hausse de la rémunération fait d'ailleurs partie des solutions pour renforcer l'attractivité. Tous les professeurs vont voir, à partir de septembre, une revalorisation de leur salaire.

Gabriel Attal va devoir organiser le "pacte", qui prévoit une hausse de rémunération soumise à de nouvelles missions. Il doit permettre notamment "le remplacement systématique des enseignants absents" pour de courtes durées dans les collèges et lycées. Dans son discours lors de la passation avec Pap Ndiaye ce jeudi soir, Gabriel Attal a d'ailleurs mis en avant plusieurs priorités dont la "continuité scolaire" en réglant le problème des professeurs non remplacés. "Il y aura un vrai changement concret et visible dès l'année scolaire qui arrive" sur le sujet, a assuré l'ancien ministre des Comptes publics. Mais ce "pacte" rencontré l'hostilité des syndicats et laissé perplexe le monde enseignant touché par un sentiment durable de déclassement.

Revoir l'organisation du Bac

Le nouveau ministre devra corriger certains effets jugés néfastes du bac Blanquer qui provoquent trop d'absentéisme dans les lycées au 3e trimestre. Pap Ndiaye l'a reconnu : avec les épreuves de spécialité en mars, le 3e trimestre a été marqué par du relâchement à partir du mois d'avril. Sur ce sujet, Pap Ndiaye a confié une mission à l'ancien recteur William Marois, qui devra faire, d'ici fin septembre, des propositions d'amélioration pour les fins d'années scolaires au lycée et collège.

Combattre le harcèlement scolaire

**Le harcèlement scolaire, "priorité de la rentrée 2023" selon la Première ministre, est également à l'agenda du ministre. Ce combat est "une exigence morale" a-t-il déclaré lors de la passation rue de Grenelle jeudi soir. Élisabeth Borne avait annoncé dans un entretien au Figaro mi-juin vouloir "une réponse inter-ministérielle d'ici juillet" face au harcèlement scolaire pour ne pas laisser l'école seule face à ce phénomène, dramatiquement illustré par le suicide de Lindsay dans le Pas-de-Calais. Gabriel Attal devra aussi affronter les controverses récurrentes sur la laïcité.

Le nouveau ministre a également souhaité que chaque enfant puisse être "heureux" à l'école en promettant "les meilleures conditions d'apprentissage possibles" via notamment l'enjeu du bâti scolaire et de la rénovation thermique des bâtiments.

"Connait-il la profession ?"

Secrétaire générale du SE-Unsa, Elisabeth Allain-Moreno attend de voir : "Pap Ndiaye n'a jamais réussi à exister dans ce ministère, Macron a fait toutes les annonces. Emmanuel Macron a voulu en faire un symbole, mais il ne lui a jamais donné les clés pour conduire le véhicule. (...) Gabriel Attal connait bien le ministère de l'Éducation puisqu'il a été secrétaire d'État à la Jeunesse (2018-2020) du temps de Jean-Michel Blanquer, mais connait-il la profession ?", a-t-elle commenté auprès de l'AFP. "Il va se mettre dans les pas d'Emmanuel Macron", pronostique la syndicaliste, peu convaincue par ce choix.

"Nous n'avons pas un regard très optimiste sur cette nomination car Emmanuel Macron a plus à cœur des mesures d'affichages pour l'école, destinées au grand public, plutôt que la formation des jeunes. Attal s'était occupé du lancement du SNU lorsqu'il était secrétaire d'État à la jeunesse. C'est un mauvais signal pour nous", a poursuivi Élisabeth Allain-Moreno.

Le nouveau ministre va devoir imposer ses idées, selon Sophine Vénétitay, secrétaire générale du syndicat SNES-FSU : "Il va falloir qu'il ait le poids politique pour imposer à Emmanuel Macron des mesures très loin de ce que porte le président de la République, sinon il se fera le complice de l'affaiblissement du service public de l'Éducation nationale" a-t-elle réagi sur franceinfo jeudi.

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