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L'école face au dépistage Covid-19 : "C'est une tension permanente, on est à la limite du burn out"

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Le masque redevient obligatoire ce jeudi 9 décembre en extérieur à l'école primaire. Dès qu'il y a un cas de Covid-19 dans une classe, tous les élèves continuent d'être testés. Un véritable casse-tête pour les enseignants et les parents.

Photo d'illustration. Photo d'illustration.
Photo d'illustration. © Radio France - Aurélie Jacquand

Le masque redevient obligatoire, ce jeudi 9 décembre, en extérieur à l'école primaire (du CP au CM2). Les taux d'incidence explosent ces derniers jours chez les 6/10 ans : 1740 cas positifs pour 100.000 en Haute-Savoie, 1178 en Savoie (moyenne nationale : 979 pour cette tranche d'âge) d'après les derniers chiffres de Santé Publique France.

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Des directeurs et directrices d'école débordés

Ce jeudi, le protocole sanitaire à l'école élémentaire est donc réhaussé au niveau 3 pour tenter de freiner l'épidémie de covid-19. Remettre le masque en extérieur, c'est plutôt une bonne idée pour cette directrice d'école savoyarde qui souhaite garder l'anonymat. Il y a encore eu un cas de Covid-19 dans sa classe cette semaine et comme tous les élèves doivent être testés, ça devient mission impossible. "Dès que j'ai su pour le premier cas positif, j'ai du prévenir tous les parents des autres élèves de ma classe, le téléphone s'est mis à sonner en continu, il a ensuite fallu leur envoyer un mail nominatif, à chacun, pour leurs employeurs, s'occuper des élèves qui viennent seuls le matin ou qui étaient déjà à la garderie, en même temps je devais appeler la cellule covid qui n'ouvrait qu'à 9h, ça prend énormément de temps, on est seul, on n'a pas de secrétaire, c'est très difficile" explique cette directrice savoyarde d'école primaire.

"On ne peut pas se décupler, c'est pas possible je n'arrive pas à tout faire !" - Une directrice d'école savoyarde

"On se retrouve parfois face à des parents très tendus, très stressés car ils ne peuvent pas quitter leur travail pour aller faire tester leurs enfants tout de suite, c'est très compliqué, on est dans une tension permanente" précise la directrice d'école. 

"Je suis de plus en plus à la limite de basculer dans le burn out, c'est difficile" - Une directrice d'école savoyarde

Cette directrice d'école, comme de nombreux collègues, souhaite plus de moyens pour pouvoir assurer les missions administratives et organisationnelles déjà très nombreuses, la classe et faire face en même temps à la crise sanitaire.

Des parents coincés par les tests de dépistage à réaliser au plus vite

Les parents d'élèves se retrouvent également régulièrement dans des situations complexes. Géraldine explique qu'elle a dû faire tester à quatre reprises sa fille qui est en CM1/CM2. "Cela commence à faire beaucoup, pour s'organiser c'est très compliqué et on ne comprend plus rien aux changements de protocole à répétition, ça change trop vite". Ce papa d'élève confirme : "On a du garder à la maison notre fille car le laboratoire n'avait pas de place pour la tester dans la journée, quand les deux parents travaillent on se retrouve coincé". "

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"La semaine dernière, ma petite était cas contact à l'école, la grande ça fait deux fois, c'est toutes les semaines, tous les labos, tous les cabinets d'infirmiers sont pleins, les pharmacies aussi, faut attendre 1h30, c'est vraiment compliqué" précise Amandine, une maman d'élèves savoyarde. Elle espère également que le retour du masque en extérieur à l'école va freiner l'épidémie et éviter des tests à répétition.

"Les laboratoires sont pleins, il faut attendre 1h30 pour le test !" - Amandine, une maman d'élève

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Attendre trois cas pour fermer la classe : une aberration pour le SNUipp-FSU 

Pour le SNUipp-FSU, principal syndicat enseignant en primaire, "ce passage au protocole de niveau 3 n'est pas du tout un renforcement du protocole comme le dit le ministère de l'Education nationale, puisqu'on ne revient pas à la règle : dès le premier cas de covid, on ferme la classe". "On doit encore attendre trois cas positifs pour fermer une classe et stopper la chaine de contamination, c'est une décision aberrante, incompréhensible pour les personnels" estime Sarah Hamoudi-Wilkowsky, co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU en Savoie. 

"Cet allégement récent du protocole sanitaire, ce n'est pas une logique pour freiner la propagation du covid mais pour éviter de fermer des classes et communiquer sur le nombre de classes fermées qui baisse ; éviter que les parents arrêtent de travailler pour garder leurs enfants" ajoute Sarah Hamoudi-Wilkowsky.

"Fermer la classe dès le premier cas, c'était plus simple et plus efficace" - Sarah Hamoudi-Wilkowsky

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