"Je trouve ça tellement violent pour les élèves" : à Châteauroux les profs mobilisés contre les groupes de niveaux

Ils étaient une quarantaine de manifestants à Bourges, selon la police, une trentaine à Châteauroux, mobilisés ce mardi 2 avril contre la réforme "choc des savoirs". Les enseignants restent vent debout contre la mesure emblématique de ce texte : la mise en place de groupes de niveaux pour les cours de français et de mathématiques. Cela doit être mis en place dès la rentrée prochaine de septembre en 6e et en 5e, et à partir de la rentrée scolaire de 2025 pour les 4e et 3e. À Châteauroux, l'intersyndicale et les enseignants mobilisés espèrent encore pouvoir faire reculer le gouvernement. Les 27 collèges de l'Indre sont potentiellement concernés par cette réforme.

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"Je n'arrêterai pas de me mobiliser"

Dans le groupe de manifestants, rassemblé ce mardi après-midi devant la direction de l'Éducation nationale à Châteauroux, beaucoup se sont déjà mobilisés contre la réforme, dévoilée en décembre dernier. C'est le cas notamment de Laëtitia et Valérie, professeures de français dans un collège de Châteauroux. "Moi je n'arrêterai pas de me mobiliser, parce que je trouve ca tellement dur et violent pour les élèves qu'on a en face de nous dans les classes. Même si oui, peut-être qu'au fond de moi j'y crois de moins en moins, le matin je veux me regarder dans la glace et me dire que j'étais là où il faut" explique la première. La seconde espère encore que les établissements pourront s'adapter, et ne pas appliquer totalement la réforme. "De toute façon, il va y avoir un principe de réalité (...) Il y a globalement besoin au moins d'un mi-temps de plus dans chaque établissement, or on manque de professeurs".

Au delà de cette contrainte très concrète, les enseignants continuent de dénoncer la mise en place des groupes de niveau. Une mesure qui serait inefficace, détaille Pierel Duval, secrétaire départementale du syndicat SNES FSU : "ca n'est pas nous qui le disons en fait, c'est la recherche. C'est les études qui ont été faites qui montrent que quand on sépare les élèves par niveau de réussite, ou de compétences, les élèves les plus en difficulté progressent moins, et les élèves en réussite progressent à peine plus. Par contre au niveau du vivre-ensemble c'est une catastrophe" souligne l'enseignante en collège.