A Dijon, la maison des compagnons du tour de France ouvre ses portes ce week-end
Une fois leur CAP en poche, les compagnons du tour de France sillonnent les entreprises du pays pour se perfectionner. Ébénistes, couvreurs ou encore boulangers, ils sont 70 à faire étape à Dijon cette année. La maison des compagnons, qui les accueille, ouvre ses portes ce week-end.
Ils viennent du Mans, de Strasbourg ou de Bordeaux. Ils sont ébénistes, couvreurs, plombiers ou boulangers. Cette année, 70 compagnons du Tour de France font étape à Dijon. Mais avant de partir sur les routes, il faut d'abord deux ans de formation après le collège pour obtenir son CAP (certificat d’aptitude professionnelle). Cette année, 150 apprentis sont en formation à la maison des compagnons de Dijon, qui ouvre ses portes ce week-end.
Pour Clément Teisseyre, le prévôt – c'est comme ça qu'on appelle le responsable – de la maison des compagnons, il faut avoir la vocation pour devenir compagnon. « Si le jeune est motivé, qu'il s'est découvert une passion, et surtout qu'il a conforté son choix par un stage en entreprise de trois à cinq jours en classe de 3ème, et qu'il a bien mûri son projet, il peut démarrer son apprentissage chez nous. Et au bout de deux ans de formation initiale, il pourra décider s'il souhaite ou non partir sur le Tour de France. »
Différentes techniques selon les régions
Payés au moins au Smic, les compagnons changent de ville une à deux fois par an. « Le but, c'est de se perfectionner, explique cet ancien compagnon pâtissier. D'une région à une autre, d'une entreprise à une autre, les spécificités ne sont pas les mêmes, les procédures de fabrication ne sont pas les mêmes. C'est très riche, tant sur le plan humain que sur le plan professionnel. Quand ça dure cinq à six ans après l'apprentissage, quand on n'a que dix-huit ans, ce serait quand même un peu dommage de passer à côté. »
Truelle à la main, Florian, apprenti maçon, monte un poteau en brique. « C'est pour qu'ils voient un peu ce qu'on fait, et voir si ça leur plaît », explique le jeune homme. Et ça plaît à Christopher, 13 ans. Il sait déjà qu'il veut être maçon, et le Tour de France ne lui fait pas peur. « Au contraire, ça m'attire, parce qu'on travaille plusieurs matériaux : parfois la brique, parfois le béton armé... J'aimerais toucher à tout. » Ça fait huit ans que Charles touche à tout. A 28 ans, ce compagnon couvreur termine son Tour de France à Dijon. « On est à même de découvrir différentes techniques, de prendre le savoir de toutes les entreprises dans chaque région, et après, de se faire sa propre caisse à outils, avec le savoir de tous les anciens qu'on a pu croiser. »
Les compagnons, une grande famille
C'est ce qui a convaincu Loïc de quitter Strasbourg, son CAP de serrurier en poche. Après un an à Caen, le jeune homme de 19 ans vient d'arriver à Dijon. « Au début c'est sûr, on se dit : ''on part de la maison, on n'a plus papa-maman, qu'est-ce qu'on va faire ? On est tout seul'', confie-t-il. Mais quand on arrive chez les compagnons, dans une maison, on est plusieurs, donc on est comme des frères et sœurs, on s'entraide, et ça va tout seul. Ça devient notre petite vie à nous. » Être loin de ses amis pendant cinq à huit ans, ça ne fait pas peur à Christopher malgré son jeune âge. « On se reverra plus tard, relativise-t-il. Je leur raconterai tout ce que j'ai fait, et j'espère qu'ils seront fiers de moi un jour. »
Les portes ouvertes se poursuivent ce samedi jusqu'à 18 h 30 et dimanche de 9 h à 18 h 30, au centre de formation des compagnons, 1 rue Jean Mazen à Dijon.
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