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Carte scolaire : après les écoles, les collèges concernés protestent contre les fermetures programmées

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Devant le collège à Tournon-Saint-Martin, ils sont tous unis pour sauver une classe : des dizaines de parents, autant de collégiens, des professeurs et des élus sont venus en voisins pour contre le projet de carte scolaire du second degré dans l'Indre.

Les manifestants devant le Collège Jean Rostand Les manifestants devant le Collège Jean Rostand
Les manifestants devant le Collège Jean Rostand © Radio France - Alexandre Mottot

Les parents de collégiens avaient préparé cette manifestation avec soin. Une centaines de parents d'enfants et d'enseignants et une dizaine d'élus se sont rassemblés avec des banderoles à la main, avant de les accrocher sur la devanture de l'établissent. Avec une baisse de la dotation horaire, le collège devra passer de six à cinq classes. Cette année 2023-2024, le collège dispose d'une classe de 6e et 5e et de deux classes de 4e et 3e. Avec la nouvelle carte scolaire, le collège ne proposerait plus qu'une classe en 3e, 4e et 5e et deux en 6ème. La crainte principale des parents se confirmerait l'effectif de 3e, en cette année cruciale du brevet de collège, elle passerait à 30 élèves par classe.

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Des classes possiblement surchargées

A la pause méridienne, Fanny retrouve ses deux filles devant le collège. Emma va achever son année de 3e, sa classe compte 15 élèves et elle s'inquiète pour l'avenir de sa sœur cadette, Léa, qui, achève son année de 4e, avant l'année prochaine de passer en 3e et intégrer un effectif probablement pléthorique. Fanny, la mère, nourrit une inquiétude contre cette "baisse scandaleuse de la qualité d'étude pour cette année cruciale du brevet des collèges". Venue manifester en famille, Amalia est en 6ème et se sent concernée par l'avenir de son collège. Sa mère est excédée. "Ça suffit de mettre autant d'enfants dans des classes pour pas qu'ils apprennent correctement et pour pas qu'ils aient un avenir correct."

Même constat pour Louis, qui exerce comme professeur d'EPS à Jean Rostand et membre du SNEP-FSU. "A 30, quand on fait du badminton avec cinq terrains, forcément il y aura six élèves par terrain. Alors que là encore ce matin j'ai eu une classe de seize élève, donc ça permet d'avoir trois ou quatre élèves par terrain. C'est quand même beaucoup plus confortable pour eux, ça leur permet de progresser énormément." Il en va de même "dans toutes les autres matières. En sciences des travaux pratiques à 30, c'est juste impossible à mettre en place."

La colère des parents du collège de Jean Rostand
La colère des parents du collège de Jean Rostand © Radio France - Alexande Mottot

Cynthia et Sandrine sont des parents déléguées au conseil d'administration. Elles déplorent "cette dotation en baisse qui menace la qualité des cours, à cause du trop grand nombre d'élève par classe". Elles précisent aussi que les options sont menacées. Un exemple : "le collège propose un option petite entreprise pour initier les jeunes au monde du travail, mais le heures seraient alors insuffisantes pour la reconduire, tout comme les langues et civilisations étrangères et le latin".

L'inquiétude des communes voisines

L'autre crainte exprimée au cours du rassemblement vient de la dizaine d'élus présents, très remontés eux-aussi. Le collège Jean Rostand rassemble les jeunes venus des communes avoisinantes, comme Lingé, Néon ou Lureuil dont le maire adjoint Patrice Houssin, arborant son écharpe tricolore, ne cache pas son incompréhension. "Le DASEN veut mettre en place des territoires éducatifs ruraux. Pour apporter "un mieux-être" aux élèves. Et sa première action, c'est de retirer des moyens aux collèges et aux écoles. Donc on ne comprend pas trop ! Espérons qu'on sera entendus pour qu'il revienne sur 'sa menace' de retirer des moyens."

"Cette situation particulière devrait influer sur la carte scolaire !", nous explique Louis, professeur d'EPS. "On est coincé avec d'autres départements le 86, le 37 à l'ouest et au nord. Et finalement, on n'a pas d'élèves qui peuvent nous arriver, sauf dérogation. On a juste des élèves qui peuvent venir de certains coins du département. Il faudrait revoir cette carte scolaire, avec peut être un rayon un peu plus grand à l'est et au sud." Donc l'établissement doit pouvoir attirer les jeunes avec des options éducatives attractives. "Notre collège a beaucoup d'atouts et les professeurs suggèrent des projets originaux pour susciter des vocations et des demandes de dérogations, avec pour conséquences bénéfiques de faire venir d'avantage d'élève comme par exemple la création d'une section sportive." A noter enfin que Madame Hoareau, la principale du Collège n'a pas souhaité s'exprimer.

Dans le reste du département, des rassemblements sur des mots d'ordre similaires ont été organisé à Saint-Gaultier et Neuvy-Saint Sépulcre. Selon le SNES-FSU, les prévisions font état de 47 élèves en moins l'année prochaine en 2024-2025, ce qui a pour conséquence 160 heures de moins. Le syndicat s'interroge sur la perte de cinq classes dans le département alors que 47 élèves ne représentent que deux classes. Du reste, une seule classe ne nécessite que 29 heures. Le syndicat déplore aussi l'explosion "des compléments de services" dans les établissements ainsi que les groupes de niveaux voulus par le Premier ministre, qui ne laisseraient aucunes alternatives, ni réserves d'heures pour organiser des classes avec des effectifs adéquats. La conclusion de la carte scolaire du second degré est attendu le 11 mars 2024 au terme d'une réunion organisée par l'inspection académique.

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