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Calandreta et ikastola dans une même école à Boucau

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C'est inédit : un groupe scolaire composé d'une école immersive en basque et d'une autre en gascon, va ouvrir à Boucau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une réunion publique organisée ce samedi à Bayonne était organisée pour présenter le projet.

Deux écoles immersives vont se côtoyer à Boucau : une en basque et une en gascon.
Deux écoles immersives vont se côtoyer à Boucau : une en basque et une en gascon. © Maxppp - Maxppp

Au sein de ce futur groupe scolaire, installé à Boucau, il y aura d'un côté une ikastola, c'est-à-dire une école immersive en langue basque, et de l'autre une calandreta avec des cours uniquement en occitan. Deux écoles maternelles et primaires dans un seul et même lieu, comme cela a été expliqué ce samedi lors d'une réunion publique.

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Il s'agissait avant tout de répondre à une demande de parents d'élèves. Boucau est en effet la dernière commune de taille importante de la côte basque à ne pas avoir d'ikastola. Cependant, cette fois-ci, le concept serait un peu différent. Et c'est même du jamais vu dans les Pyrénées-Atlantiques.

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Une calandreta au Pays basque, pour quoi faire ?

Au Pays basque, c'est évidemment la langue basque qui est reine. Alors qu'est-ce qu'une calandreta peut bien faire ici ? "On est en territoire gascon, c'est historique", explique simplement Midou Curmer, coprésident de la fédération départementale des calandretas. "C'est vrai que la langue basque influence la vie des gens localement. Mais quand vous vous intéressez au nom des lieux, au nom des gens, vous ne pouvez plus ignorer qu'on est toujours dans un territoire gascon."

Cela a donc un sens géographique, historique et identitaire d'installer une calandreta avec une ikastola. "Nous aurons les deux langues au même endroit qui vont s'apporter mutuellement une richesse identitaire, et surtout qui vont rompre avec l'idée qu'on est des communautés qui tirent chacune la couverture pour son petit intérêt", ajoute Midou Curmer.

Entre défi et richesse culturelle

Cependant, d'un point de vue pratique, cela soulève plusieurs questions. "C'est un défi", admet Ramuntxo Etcheverry de Seaska, la fédération des ikastolas. Il s'agit notamment de savoir quelle lanque vont parler les enfants entre eux. Car s'ils seront dans des environnements liguistiques séparés et différents, ils se retrouveront malgré tout au gré des récréations et des animations extra-scolaires.

Mon rêve, ce serait qu'il puisse maîtriser les deux langues", Ramuntxo Etcheverry de Seaska.

"Mon rêve se serait qu'ils puissent maîtriser les deux, que les enfants qui fréquenteront ce groupe scolaire puissent maîtriser quelques formules dans l'autre langue, ce serait rigolo", avoue dans un sourire Ramuntxo Etcheverry. "Mais il ne faut pas se leurrer, la langue ultra dominante c'est le français. Le défi qu'on devra relever, c'est de faire en sorte que les espaces immersifs, ou les espaces où seront pratiqués la langue, seront préservés." Une nouvelle manière de fonctionner à inventer.

Un projet intéressant et novateur pour Maïlis. Cette jeune maman habite à Boucan et a un petit garçon de quatre ans et demi qui est déjà en école bilingue, à Anglet. "Cela met en évidence l'ouverture. L'objectif, ce n'est pas de se refermer sur soi et d'enseigner sa petite langue, c'est d'être ouvert sur les autres."

Maïlis compte donc inscrire son fils à l'ikastola de Boucau, mais pas à la calandreta. Ce sera peut-être cela le plus gros défi, au pays de la langue basque, selon les porteurs du projet : convaincre les parents de mettre leurs enfants dans une école occitane.

Ouverture prévue à la rentrée 2017. Les associations sont encore à la recherche d'un local à Boucau et de membres du personnel , notamment de professeurs d'occitan et d'assistants maternels.

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