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Un dark store empoisonne la vie d'une petite rue au centre-ville de Montpellier

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Depuis six mois, les voisins du dark store de la rue Rigaud à Montpellier sont excédés par ce voisin encombrant. Ce magasin qui ne pratique que la livraison à domicile exploite une dizaine de scooters électriques. Pourtant, ce sont les moments d'inactivité qui génèrent le plus de bruit.

Un dark store empoisonne la vie d'une petite rue au centre-ville de Montpellier (photographie d'illustration). Un dark store empoisonne la vie d'une petite rue au centre-ville de Montpellier (photographie d'illustration).
Un dark store empoisonne la vie d'une petite rue au centre-ville de Montpellier (photographie d'illustration). © Maxppp - Franck Pennant

C'est une enseigne qui passerait presque inaperçue. La marque Getir a investi la rue Rigaud, dans le quartier Clémenceau à Montpellier, en mars dernier. Ce grand nom des dark stores a transformé un ancien local de coworking en centrale de livraison. D'ici partent une dizaine de scooters électriques pour livrer tout un tas de petites courses en un quart d'heure montre en main. Le problème, c'est que cette nouvelle activité passe mal dans le voisinage. Plusieurs riverains sont même excédés.

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La situation s'est en particulier dégradée avec les beaux jours. "Quand ils n'ont rien à faire, les livreurs s'installent devant l'entrepôt, parfois pendant des heures. Ils mettent de la musique, parlent et parfois le ton monte. Sauf que ça fait caisse de résonnance", raconte Nathalie qui habite juste en face. Elle explique avoir l'impression de vivre "en face d'un bar ouvert en permanence"

Des nuisances 7j/7

Il y a bien eu des tentatives de dialogue, mais elles n'ont pas débouché sur une solution constructive. "Le problème, c'est que ces jeunes n'ont pas de salle de repos où ils peuvent attendre leurs livraisons au frais et  parler comme ils veulent", pointe Caroline*, une autre voisine. La salle de détente, c'est donc la rue. Une solution qui ne peut pas durer. "Tous les jours, je suis réveillée à 7h30 par la levée du rideau métallique et les camions de livraisons qui n'arrêtent pas leurs moteurs. Le soir, je suis souvent réveillée car ils ferment à minuit. Et ça, 7 jours sur 7", détaille Nathalie. Plusieurs voisins excédés ont donc fait des signalements à l'entreprise et à la Ville de Montpellier, sans réponse pour le moment. 

Il y a quand même des riverains qui apprécient ce nouveau service. Anouk, 38 ans, l'a déjà utilisé à plusieurs reprises. "C'est pratique le dimanche ou quand les supermarché sont fermés. C'est moins cher qu'en épicerie, je n'ai pas à sortir de chez moi et en trois minutes je suis livrée", admet la mère de famille. 

Commerce ou entrepôt ? 

Cette difficile cohabitation intervient alors que le gouvernement veut redéfinir le cadre d'installation des dark stores. Le ministre de la Ville, Olivier Klein, veut réviser deux textes d'urbanisme censés clarifier la situation de ces magasins sans clients dans les rayons. Alors, commerce ou entrepôt ? La réponse à cette question pourrait influencer le développement futur des dark stores

S'ils sont reconnus comme "commerces" (au motif qu'ils peuvent proposer un comptoir de retrait), plusieurs élus craignent qu'ils n'envahissent les centres-villes. C'est le cas des maires de Paris, Nantes, Lyon ou encore Villeurbanne. S'ils sont classés comme "entrepôts", ils pourraient être relégués dans les zones commerciales. Caroline, la voisine du Getir de la rue Rigaud, espère bien que cette deuxième option sera retenue : "Ce type d'activité, ça n'a pas sa place dans une rue calme du centre-ville, ça doit être en périphérie".

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* Les prénoms ont été modifiés.

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