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PORTRAIT - Sylvia vit de troc et de seconde main

Par
  • France Bleu

Sylvia, comme 64 % des Français, achète des produits d'occasion tout en privilégiant le troc. Cette Parisienne à la retraite a décidé de consommer autrement. Rencontre.

Depuis quelques années, le marché de la seconde main connaît un certain essor en France. En 2021, 64 % des Français ont acheté un produit d'occasion, une tendance qui s'est bien installée dans notre quotidien. Pour Sylvia, jeune retraitée parisienne, cette nouvelle façon de consommer s'inscrit dans une démarche citoyenne, écologique et responsable. Ancienne cheffe de projet dans une grande entreprise automobile, ce choix n'est pas une nécessité économique.

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"C'est vraiment l'idée de ne pas consommer des ressources. J'ai la chance de ne pas en avoir besoin [...] Donc c'est vraiment un choix."

Le troc

Depuis déjà une vingtaine d'années, Sylvia court les brocantes et les vide-greniers : "J'ai toujours aimé un peu l'objet ancien qui avait vécu, à qui je pouvais donner une nouvelle vie." Sur internet, elle achète et vend sur le site de petites annonces, Leboncoin.

"Le troc ou la seconde main, c'est des gens qui se débarrassent de choses qu'ils ont utilisées un jour ou des erreurs d'achats pour le remettre en circulation."

Sylvia a décidé d'aller plus loin dans sa démarche du réemploi en faisant du troc. Ce n'est pas la gratuité de la démarche qui lui importe, mais bien le don : "Vous arrivez avec quelque chose, vous donnez quelque chose et vous recevez quelque chose".

On ne trouve pas tout en troc ou en seconde main. Il est extrêmement rare de trouver des produits d'hygiène ou d'entretien, car ce sont des biens courants de consommation dont les personnes ne se défont pas.

Un an sans acheter du neuf

Depuis plus d'un an, Sylvia n'achète plus de neuf. Elle n'éprouve ni le besoin, ni l'envie de faire des achats dans les magasins traditionnels. Elle s'est affranchie des achats d'impulsion qu'elle a pu avoir. Depuis son départ à la retraite, Sylvia s'est aperçue qu'elle avait beaucoup moins de besoins, mais comme elle le dit elle-même : "Je n'ai même pas de frustrations parce que je n'ai même pas envie."

Bien évidemment, Sylvia ne s'interdit pas d'acheter du neuf. Nullement dans le besoin, elle est consciente de la chance qu'elle a de pouvoir pousser la porte d'une boutique et d'acheter ce dont elle a envie.

C'est vraiment un choix. C'est quand même une liberté et je me sens privilégiée parce que je ne suis pas contrainte."

Lors de notre reportage, France Bleu a accompagné Sylvia dans la Boutique sans argent où l'on peut récupérer gratuitement des objets (vêtements, vaisselle, livres...) sans aucune contrepartie. Ce lieu unique dans Paris permet également à ceux qui le souhaitent de faire des dons pour donner une seconde vie à leurs objets.

À la question : "Êtes-vous pingre ?" Sylvia sourit et répond que cela lui est égal que l'on pense ça d'elle, car les gens qui le croient "n'ont pas compris le fond de ma démarche".

80 % d'économie sur l'alimentaire

Sylvia a également modifié son mode de consommation concernant l'alimentaire. Depuis plus d'un an et demi, avec son mari, elle achète des paniers à prix réduits sur l'application de lutte contre le gaspillage alimentaireToo Good To Go.
Chaque panier est une surprise, car il s'agit d'invendus et vous ne savez pas à l'avance ce que vous avez réservé. Sylvia y voit l'avantage de se réinventer constamment dans la préparation de ses repas : "Je découvre des plats que je n'imaginais pas et donc je suis amenée à cuisiner des plats différents".

"On a fait des économies drastiques sur l'alimentation."

Sylvia concède qu'elle est obligée de se servir ailleurs, car "il y a des choses que l'on ne trouve pas sur Too Good To Go", comme le pain ou les crèmes desserts préférées de son mari.

Sylvia est mariée et mère des deux grands enfants et sa démarche de consommer autrement est personnelle. Jamais elle n'obligera ses proches à adopter ses choix éthiques, écologiques et militants.

"Je ne suis pas là pour imposer aux gens. Je peux en discuter, je peux sensibiliser les gens, mais à aucun moment, je peux imposer, et de quel droit j'imposerais."

Ma France : Améliorer le logement des Français

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