Suppression de la limite d'importation à 200 cigarettes : les buralistes corses tirent la sonnette d’alarme

Le récent décret du gouvernement; faisant suite à une décision du Conseil d’État rendue en octobre dernier, supprime le plafond de 200 cigarettes qu’un Français pouvait rapporter d’un pays membre de l’Union Européenne. Un décret en désaccord avec le droit européen, qui imposait une limite minimale de 800 cigarettes, et qui suscite l’inquiétude chez les 212 buralistes de Corse. “Tant qu’il y a pas une harmonisation européenne, ça va être très difficile. Le réseau de buralistes en France était composé de 34 000 professionnels il y a 20 ans, il est aujourd'hui de 23 000", explique José Oliva, président de la Fédération des Buralistes de Corse, déplorant que "chaque année 500 débits mettent la clé sous la porte en France malgré le travail de la Douane".

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"Le marché parallèle est très dangereux pour la profession"

Les buralistes craignent que cette décision n’encourage la contrebande entre la Corse et l’Italie, où le prix du tabac est nettement inférieur de 5 à 6 euros le paquet, ce qui pourrait menacer davantage leurs commerces. “Les résultats de l’opération Colbert 2 le démontrent... Il y a 27 tonnes de tabac qui ont été saisis en une semaine. On voit bien que le marché parallèle est très dangereux pour la profession. Bonifacio se situe seulement à 12 km des côtes sardes”, souligne José Oliva qui appelle à une action commune des élus locaux, nationaux et européens pour parvenir à une harmonisation des prix du tabac à l’échelle de l’UE, en vue de protéger les buralistes et de lutter efficacement contre le marché noir. “Il faudrait que tout le monde travaille main dans la main pour ça puisse fonctionner”, plaide-t-il.

Cette mesure de suppression des limites d’importation de cigarettes depuis un pays de l’UE intervient dans un contexte où les buralistes insulaires se battent déjà contre une hausse significative du tabac de contrebande, exacerbée par la proximité géographique de l’Italie. Avec la disparition des buralistes mais pas des fumeurs, la profession dit "se trouver à un tournant crucial, requérant des mesures concrètes pour sa survie".