Solikend, premier site solidaire pour réserver un hôtel au profit d'associations
Une petite startup de Biarritz fait parler d'elle : Solikend, c'est son nom, vient de lancer le premier site web solidaire de réservation d'hôtels. Un concept inédit en France qui doit développer la fréquentation touristique en moyenne et basse saison tout en soutenant les œuvres caritatives.
C'est un concept inédit en France, imaginé en 2017, et il nous vient du Pays basque ! La startup biarrote Solikend (contraction de "solidaire" et "week-end") vient de mettre en ligne, en cette fin septembre 2019, le premier site Internet solidaire de réservation d'hôtels. Nous vous en parlions sur France Bleu Pays Basque dès les prémices du projet.
Le principe : réserver des nuitées sur des chambres inoccupées en moyenne et basse saison au profit d’œuvres caritatives. Le montant de la réservation est ensuite entièrement reversé à l'association choisie. Une opération gagnant-gagnant, autant pour les 60 hôtels et 27 associations partenaires que pour les clients.
De nombreuses associations au choix
Mais comment ça marche ? Démonstration avec Yoann Magnin, directeur de Solikend. "Notre site Internet ressemble beaucoup à une plateforme de réservation d'hôtels classique, explique le jeune entrepreneur. Il existe également une application. On a le choix parmi une trentaine d'hôtels répartis en Nouvelle-Aquitaine, et une trentaine d'autres dans le reste du pays. Des hôtels qui mettent à disposition une chambre sur des périodes pendant lesquelles ils ne sont pas complets. Ensuite, je choisis mes dates..."
Et c'est à partir de l'étape suivante que Solikend se démarque. Le client voit se proposer à lui une liste de plusieurs associations caritatives, des plus connues aux très locales, dans différents domaines comme le social, l'environnement, la santé ou l'enfance. Vaincre la Mucoviscidose, la Société Protectrice des Animaux, Handicap International, Life is Rose...
Le prix de la nuit reversée entièrement aux œuvres caritatives
Une fois que le client a fait son choix, là encore, autre originalité. "On a mis un système de tarification complètement inédit, détaille Yoann Magnin. L'hôtel reverse l'intégralité de votre paiement à l'association sélectionnée, et ouvre la porte à votre générosité. Vous allez pouvoir moduler votre tarif en fonction de votre envie de soutenir l'œuvre caritative, 20 % de moins ou 20 % de plus que le tarif initial. En gros, sur une chambre à 100 € la nuit, vous pouvez décider de payer 80 € ou 120 €."
Un système qui permet à Solikend de proposer des tarifs en moyenne "10 à 20 % moins chers que partout ailleurs", abonde ce Biarrot d'adoption. "Les hôtels nous font parvenir un calendrier assez ouvert, où les seules dates indisponibles sont celles où ils sont complets. C'est assez peu fréquent. On a donc un choix assez large. L'offre est imitée entre 20 et 50 nuits par an pour que ça reste raisonnable pour les hôtels."
Mais pour Yoann Magnin, l'intérêt, pour le client, n'est pas l'aspect pécuniaire avant tout. "Je voulais apporter une sensibilité associative avec ce projet", insiste celui qui a eu l'idée de mettre en place Solikend en se demandant ce qu'il advenait des chambres inoccupées dans les hôtels peu voire pas fréquentés hors saison. Avant de proposer son concept à quelques hôtels de Biarritz, qui ont répondu favorablement, et de se lancer définitivement dans l'aventure il y a deux ans.
Avec Solikend, on peut soutenir significativement une association tout en se faisant plaisir (Yoann Magnin, fondateur de Solikend)
"Je sais que la recherche de fonds est une problématique constante, pour être engagé dans le milieu. Avec Solikend, on peut soutenir significativement une association tout en se faisant plaisir en partant en week-end dans des hôtels allant du deux étoiles au palace. Si j'étais client, je voudrais essayer le palace justement. 350 € la nuit, c'est certes une petite folie, mais cette somme ira intégralement à une association que j'ai choisie. C'est ça, le tourisme solidaire."
Il est également demandé aux utilisateurs, en parallèle de ce paiement entièrement reversé à l'association, de verser une petite contribution à Solikend pour soutenir le dispositif. Elle peut varier entre 5 et 25 % du montant de la réservation. "Ce qui reste très raisonnable comparé à d'autres centrales de réservations comme Booking.com qui prennent entre 15 et 30 % de commissions aux hôteliers, ajoute Yoann Magnin. Nous sommes une entreprise de l'économie sociale et solidaire, et nous avons besoin de ce modèle économique pour tourner."
C'est du bonus, avec ce nouveau canal, on va pouvoir sensibiliser davantage (Myriam Albertini, coordinatrice de l'association La Water Family)
Pour les associations, c'est une manne inattendue. Et ça, Stéphane Devoret, vice-président de l'association Vaincre la Mucoviscidose, en est bien conscient : "Je remercie Yoann pour le caractère vraiment audacieux de ce nouveau canal de collecte, c'est une très bonne vitrine de communication à la fois pour les associations et pour les chaînes hôtelières. Dans le monde actuel, on sait que le concept de générosité, c'est de plus en plus compliqué. S'offrir un week-end tout en sachant qu'on fait acte de solidarité pour une association, c'est une très belle innovation."
Même sentiment pour Myriam Albertini. Elle est coordinatrice pour La Water Family Du Flocon à la Vague, association née à Biarritz, dédiée à la préservation de l’eau et de la planète qui intervient notamment dans les écoles. Participer à Solikend, c'est avant tout une façon de mieux se faire connaître et "participer à un collectif", dit-elle. "C'est du bonus, avec ce nouveau canal, on va pouvoir sensibiliser davantage."
Défiscalisation, publicité et nouveaux revenus pour les hôtels
Les hôtels sont gagnants dans l'opération qui ne leur coûte rien grâce à la déduction fiscale de 60 % qu'ils en retirent. Surtout, ils s'offrent une belle publicité. "C'est une démarche citoyenne et à la fois intéressante d'un point de vue économique, insiste Yoann Magnin. C'est très simple à mettre en place, on sollicite une unique chambre pour un hôtel, qui se valorise en engageant cette démarche grâce à une belle visibilité. La déduction fiscale permet de couvrir les charges liées à l'occupation d'une chambre, notamment."
Pour Marie Marlat, commerciale à l'hôtel Best Western Plus Karitza, un trois étoiles de Biarritz, le partenariat avec la plateforme Solikend - qui bénéficie d'une aide de 50 000 € de la part de la Région - était une évidence "géniale", d'un point de vue "communication" et "notoriété", le tout dans une démarche RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) avec un label "solidaire" à la clé. Mais pas que.
Objectif 200 000 € de nuitées vendues la première année
"Certes, on ne touche pas le prix de la chambre, mais des ventes additionnelles peuvent être générées, puisque le client va probablement consommer à l'intérieur de l'hôtel, pour le petit-déjeuner ou le restaurant par exemple, explique Marie Marlat. C'est aussi une manière de faire vivre l'économie locale. Hormis en période de grosse saison, l'hôtel est rarement complet, ce n'est donc pas un problème pour nous de bloquer une chambre pour Solikend, sachant que c'est un modèle très souple, on peut se débrouiller en cas de remplissage de dernière minute pour se retourner."
Les objectifs de Solikend à court terme ? Vendre pour 200 000 € de nuits solidaire pour la première année de mise en service du concept, et proposer à la réservation un choix d'une centaine d'hôtels d'ici le premier trimestre 2020. Le nombre d'association devrait également croître.
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