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Shrinkflation : des consommateurs très critiques à Marseille, "c'est de la triche"

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Contraction des mots "shrink" et "inflation", le terme désigne une pratique commerciale qui consiste à vendre un produit en quantité réduite au même prix. La méthode, utilisée par la grande distribution pour limiter l'inflation, est mal vécue par les Français les plus modestes selon une étude.

Un rayon de pâtes dans une grande surface près de Marseille. Un rayon de pâtes dans une grande surface près de Marseille.
Un rayon de pâtes dans une grande surface près de Marseille. © Radio France - Fred Chapuis

C'est une pratique commerciale légale mais très controversée en cette période d'inflation. La shrinkflation est de plus en plus mal vue et mal vécue par les ménages les plus modestes. Ce mercredi, l'association de défense des consommateurs Foodwatch alerte sur le phénomène qui continue en magasin, en épinglant de nouveaux produits.

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Mieux informer les consommateurs

Le principe, utilisé par la grande distribution pour limiter l'inflation dans les rayons, consiste à diminuer la quantité de produit, acheté au même prix voire plus cher. Pour beaucoup de consommateurs, cette méthode est trompeuse, car le client n'est pas correctement informé.

Le gouvernement veut donc à rendre plus visible cette baisse des quantités vendues au même prix. Un projet d'arrêté a été envoyé à la Commission européenne pour validation, dans le but de le faire appliquer fin mars, a indiqué début janvier 2024 le cabinet d'Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce.

Une "trahison" pour beaucoup de clients

Dans une récente étude de l'IFOP sur la précarité alimentaire, une majorité de consommateurs estiment être "trahis" et la grande majorité des sondés (82%) ont même réduit la consommation de ces produits.

80% des Français les plus modestes ont changé leurs habitudes alimentaires : ils achètent moins ou carrément plus de viande (76%), de poisson (71%) et de fruits et légumes (53%). Un Français sur deux a même réduit les portions, voire le nombre de repas pour limiter les achats alimentaires.

Didier est retraité, toujours marié. France Bleu Provence l'a rencontré à la sortie d'une grande surface à Plan-de-Campagne au nord de Marseille. Avec l'inflation alimentaire, son caddie est passé d'environ "130 euros à 170 euros". Le couple a "encore les moyens" de ne pas se priver pour manger.

Mais Didier est particulièrement remonté contre la shrinkflation, une pratique commerciale qu'il juge malhonnête. "Je vous le dis franchement, c'est dégueulasse ! Les industriels nous prennent pour des cons (sic). S'ils marquaient dessus le produit a diminué et le prix est stable ou augmente, mais on n'a pas le temps quand on fait nos commissions. On n'est pas informé. Pour moi, c'est de la triche. On se fait avoir. Les industriels se gavent".

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Pour Éric, père de famille, la shrinkflation est clairement abusive. "J'ai même l'impression qu'ils augmentent le prix au lieu de le maintenir. Que ce soit les conserves, les produits du petit-déjeuner, les produits de première nécessité. Quand vous prenez par exemple l'huile, elle a pratiquement doublé alors que la bouteille de 75 cl remplace celle d'un litre".

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Selon l'étude de l'IFOP, le panier moyen des foyers modestes est passé de 311 euros par mois en 2023 à 345 euros en 2024. L'inflation alimentaire s'établit sur un an à 3,6% contre 16% au plus fort début 2023. Mais les experts sont unanimes et estiment qu'une décennie d'inflation s'ouvre à nous et qu'il n'y aura pas de retour aux prix d'avant la crise.

France Bleu Provence a vérifié la shrinkflation dans un magasin de Plan de Campagne.

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