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SentiV, le robot de la société iséroise Meropy inspecte les champs pour les agriculteurs

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La société iséroise Meropy est une des jeunes pousses du département à s'être fait remarquer lors du dernier CES (Consumer electronic show) à Las Vegas début janvier. Son robot SentiV qui inspecte les cultures trouve du répondant du côté des agriculteurs, coopératives et sociétés agricoles.

15kg et des roues d'1 mètre de diamètre taillées pour respecter les semis en croissance. SentiV se débrouille tout seul dans un champ. 15kg et des roues d'1 mètre de diamètre taillées pour respecter les semis en croissance. SentiV se débrouille tout seul dans un champ.
15kg et des roues d'1 mètre de diamètre taillées pour respecter les semis en croissance. SentiV se débrouille tout seul dans un champ. © Radio France - Laurent Gallien

C'est une scène qui n'est pas autant de science-fiction qu'elle en a l'air. Entre deux tâches dans ses champs un agriculteur céréalier de la Bièvre par exemple en Isère, dépose un robot au coin d'une parcelle et s'en va, laissant le robot inspecter la culture. Il récupèrera les données dans quelques heures et pourra ainsi savoir si son champ est attaqué, par quoi et si besoin, traitera uniquement là où il faut. Cette scène est rendue possible par l'invention de la jeune société iséroise Meropy, basée à Crolles : le robot SentiV. Rencontre avec un des deux co-fondateurs, Guillemin Raymond.

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France Bleu Isère - Guillemin Raymond, vous êtes les concepteurs d'un robot qui inspecte les cultures. Est-ce qu'on peut en savoir un peu plus sur l'engin en lui même ?

Guillemin Raymond : Donc c'est un robot qui est 100 % autonome, qui est très léger, qui pèse quinze kilos, qui vient en fait détecter sur des cultures type céréalières, pour l'instant, des maladies, des ravageurs et des mauvaises herbes. Donc vraiment, l'idée de ce robot, c'est de ne pas impacter les cultures avec des roues en rayon qui viennent vraiment enjamber les cultures et au niveau de l'examen, finalement, il y a deux caméras qui viennent prendre au dessus, donc entre ces roues, et il y a aussi une petite caméra en option qui vient voir sous le feuillage végétal et qui est située à l'arrière du robot. Ce qui permet de voir vraiment au plus proche de la végétation par exemple des maladies et des ravageurs qui y sont cachés.

L'agriculteur, lui, délimite une parcelle sur une carte et le robot suit les ordres ?

Tout à fait. Donc l'agriculteur, sur notre logiciel, va définir les contours de la culture et ensuite va définir une précision du robot. L'espacement en fait que le robot va respecter, en fonction de l'équipement qu'il a mais aussi du temps qui lui a été alloué. Une fois qu'il va le poser sur la culture, il va faire son travail de manière 100 % autonome. Il n'a pas besoin forcément de le surveiller et à la fin de son travail, le robot va envoyer un SMS pour dire "J'ai fini mon travail, viens me récupérer".

Comment est venue l'idée de faire un robot pour observer les cultures ? Pourquoi l'agriculture ?

Avec mon associé, et autre co-fondateur William Guitton, on était déjà baigné dans ce milieu. C'était aussi pour lui un sujet d'étude et il voyait un peu les enjeux de la robotique agricole, mais aussi les attentes finalement des agriculteurs. Lui et moi on travaillait déjà en "hobby" finalement, sur un robot dont on ne savait pas forcément ce qu'il allait pouvoir faire. Et on s'est vite rendu compte qu'il y avait une possibilité de le fournir finalement à des agriculteurs pour répondre à ces enjeux de variabilité des traitements sur une culture, alors que la culture actuellement, elle est traitée de manière très homogène.

Vous avez parlé "d'attentes" des agriculteurs. Est ce que vous trouvez du répondant justement chez eux en terme de commercialisation de votre robot ? Est ce qu'ils sont intéressés ?

On est très attendu là dessus justement ! Entre l'Europe de l'Est et l'Amérique, il y a des gens qui nous contactent. Pour l'instant, on travaille uniquement avec des Français pour valider déjà l'aspect technique du robot, mais aussi l'intelligence du robot pour vraiment que ce soit un robot qui soit solide et qu'on puisse le fournir durablement sur le marché.

Vous étiez au récent CES de La Vegas, qu'est-ce que vous en avez retiré ?

Ça a été pour nous une super occasion de montrer à l'international et on a eu une réponse extrêmement positive. On a vu aussi d'autres possibilités de coopération avec d'autres entreprises ou sur des sujets auxquels on n'avait pas forcément pensé. Bien sûr il ne faut pas non plus qu'on s'éparpille, mais en tout cas, il y a de belles perspectives pour notre entreprise. Le marché de la robotique agricole est déjà occupé avec des drones ou des satellites mais là, nous, avec ce robot, on va beaucoup plus précisément au plus proche de la végétation pour voir notamment les adventices. C'est vraiment là où on est le plus attendu finalement, sur les mauvaises herbes, par exemple pour détecter du chardon, du ray-grass, c'est là qu'il y a le plus d'attente chez les agriculteurs et les "grands comptes".

MEROPY SentiV

Des livraisons au printemps 2023

Meropy devrait livrer d'ici le printemps son premier robot vendu, ou plus exactement loué puisque c'est la formule de commercialisation qui a été choisie. Le coût est a peu près -tout dépend des options et du nombre de robots- de 8000 euros par an. C'est rentable surtout au-dessus de 200 hectares et donc plutôt, en Isère, pour des groupements d'agriculteurs. Quant à la solution pour industrialiser SentiV, actuellement fabriqué "artisanalement" par les 8 salariés de l'entreprise, elle serait plutôt "fabless" dans l'esprit des fondateurs, c'est à dire confiée à un partenaire extérieur.

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