Reims Aviation : les cinq repreneurs jettent l'éponge

Reims Aviation est dans la tourmente. Les cinq candidats à la reprise du construction d'avion de Prunay dans la Marne jettent l'éponge. C'est ce qu'annonce Christophe Février, jeune dirigeant, propriétaire depuis octobre de Plysorol à Magenta dans la Marne, qui était lui aussi sur les rangs.

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Associé à un homme d'affaire syrien, Albert Karaziwan, Christophe Février envisageait d'investir 13 millions et demi d'euros dans l'entreprise et la mise en fabrication immédiate de quatre avions F406. Mais c'est désormais du passé.

« Il fallait une révolution complète. Les délais étaient contraints, les enjeux financiers trop importants »

« Les conditions ne sont pas réunies au succès de la reprise » , regrette Christophe Février qui étudiait le dossier depuis six semaines avec ses équipes. « L'entreprise n'a jamais été amené à construire des avions en série depuis au moins dix ans. C'était une révolution complète (...) Les délais étaient contraints, les enjeux financiers très importants » .

Les autres candidats à la reprise, deux chinois, un russe et un français, auraient renoncé eux aussi. C'est ce qu'affirme encore Christophe Février. De quoi vraiment inquiéter les 63 salariés de Reims Aviation qui ont connu bien des turblences dans cette entreprise ces dernières années.

En attendant que toutes les pistes aient été explorées pour tenter encore de sauver Reims Aviation, les salaires pourront être versé au personnel puisque le dernier avion fabriqué à Prunay doit être livré en Angleterre dans la semaine, avec à la clé un chèque de plus d'un million d'euros.

Si aucune solution de reprise n'était trouvée, la plupart des salariés trouveraient sans doute à se reclasser et leur avenir immédiat serait assuré. La casse sociale pourrait donc être limitée, mais quel perte pour le patrimoine industriel de la région.

Reims Aviation, un fleuron du patrimoine industriel

En 80 ans d'activité, Reims Aviation a construit 6000 avions F406. Et tout le monde s'accorde sur le potentiel commercial des petits bimoteurs qui font merveille dans les missions de surveillance. Comment a t on pu en arriver là ? Comment n'a t on pas su interrompre la gestion calamiteuse de l'actionnaire Geci International qui n'a pas publié ses comptes depuis deux ans.

Et que dire de son PDG Serge Bitboul qui fait par ailleurs l'objet d'une plainte pour escroquerie de la part du Conseil régional de Lorraine. Il ne reste plus aucune trace des 21 millions d'euros qui lui ont été avancés par la collectivité locale pour lancer à Chamblay la production d' avions Skylander dont on n'a pas vu le premier morceau d'aile. 21 millions c'est bien peu si on rapporte cette somme à l'ardoise de Serge Bitboul estimée à 300 millions d'euros par des analystes bien informés.