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Réforme des retraites : la CGT Energie se prépare à durcir la grève en Occitanie

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Pas de répit durant les vacances scolaires pour les salariés d'Enedis. Ils se relaient pour tenir un piquet de grève sur le site de Saint-Alban, au nord de Toulouse, depuis le 16 février. Dès le 7 mars, tous les syndicats opposés à la réforme des retraites veulent "mettre le pays à l'arrêt".

Les camions bleus d'Enedis se préparent avant une manifestation à Albi contre la réforme des retraites Les camions bleus d'Enedis se préparent avant une manifestation à Albi contre la réforme des retraites
Les camions bleus d'Enedis se préparent avant une manifestation à Albi contre la réforme des retraites - Fédération CGT Mines Energie

Des agents d'Enedis de la Haute-Garonne, du Tarn et du Tarn-et-Garonne sont en grève reconductible depuis le 16 février et la manifestation contre la réforme des retraites à Albi. Un piquet de grève est tenu quotidiennement par des agents sur le site Enedis de Saint-Alban, au nord de Toulouse. Une quarantaine de véhicules bleus du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont été emmenés là. À partir du 7 mars, les actions vont se durcir pour accentuer la pression sur le gouvernement prévient le coordinateur régional CGT de la Fédération des mines et de l'énergie, Thomas Bozonnet.

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Se battre pour une reconnaissance de la pénibilité

La revendication est simple, il faut retirer ce projet de réforme qui prévoit un départ à la retraite à 64 ans en 2030. "Nous sommes particulièrement concernés par la suppression des régimes spéciaux" explique Thomas Bozonnet, "avec un argument fallacieux qui est de dire qu'ils coûtent cher. Mais ils ont servi de modèle au régime général. On cotise tellement que notre régime est même excédentaire, on reverse au régime général et aux régimes déficitaires comme la Mutualité sociale agricole."

Ce régime prend en compte la pénibilité du travail, avec des conditions strictes qui ont évolué. Cela permettait à certains agents EDF de partir à la retraite à 55 ans, aujourd'hui plutôt entre 57 et 62 ans, en fonction du nombre d'années de pénibilité. "Ces départs anticipés ne représentent même pas 15% du personnel", relativise Thomas Bozonnet.

"Les conducteurs de centrale nucléaire qui travaillent en trois-huit perdent cinq années de vie, selon une étude sur la santé des salariés, il est donc normal qu'ils puissent s'arrêter de travailler cinq ans plus tôt."

"Il faut s'imaginer les collègues de la distribution qui eux sortent la nuit, quand il y a des tempêtes pour remonter les lignes à haute tension, rétablir le courant à la campagne, au fin fond du Tarn, du Couserans, de l'Aveyron. Après 55 ans, cela devient compliqué physiquement."

Galvaniser les troupes pour tenir dans la durée

Sur le site de Saint-Alban, l'accès n'est pas bloqué à ceux qui souhaitent venir travailler. Une dizaine de personnes se relaient chaque jour pour tenir le piquet de grève. Jeudi dernier, le secrétaire général de la Fédération CGT Mines Energie s'est rendu sur place, Sébastien Menesplier ainsi que le délégué syndical central de la CGT d'Enedis, pour soutenir les personnels en lutte. "On était 70 à 80 personnes", raconte Thomas Bozonnet qui promet que le mouvement "tient fort et dur."

Mardi 28 février, les agents se réuniront une nouvelle fois, sur fond de mobilisation nationale de la CGT Mines Energie, pour soutenir quatre salariés de RTE licenciés convoqués devant le tribunal correctionnel de Paris.

Le 7 mars : un appel à bloquer l'économie

À partir du mardi 7 mars, nouveau jour de mobilisation contre la réforme des retraites, tous les syndicats souhaitent "mettre le pays à l'arrêt". Thomas Bozonnet prévient : "on a un gouvernement qui reste sourd aux revendications du peuple, qui travaille de manière dogmatique, il va avoir une réponse à la hauteur de sa non-écoute. Il y a eu des coups de semonce, on va taper plus fort le 7, le 8, le 9 et dans la durée."

Cela veut dire un blocage de l'activité chez Enedis ? "Les modalités pratiques seront votées en Assemblée Générale par les agents grévistes en fonction des possibilités techniques", répond le syndicaliste sans plus de détail.

Rendre l'électricité et le gaz gratuitement

Des opérations dites "Robins des bois" sont menées par des grévistes du secteur de l'énergie en France. "Il y en a même hors mouvements sociaux, mais elles sont plus nombreuses en ce moment" reconnait le coordinateur régional CGT Mines Energie. "Rétablir le gaz ou l'électricité auprès de familles précaires qui n'y ont pas accès pour cause d'impayés, cela fait partie des actions, mais cela reste anonyme, car les agents risquent leurs places.

On ne veut pas non plus stigmatiser des résidences." D'autres actions de "Robins des bois" de l'énergie ont été déclenchées, comme le blocage de compteurs de certaines crèches ou écoles qui ont du mal à régler leurs factures.

Des agents tiennent un piquet de grève sur le site Enedis de Saint-Alban depuis le 16 février 2023
Des agents tiennent un piquet de grève sur le site Enedis de Saint-Alban depuis le 16 février 2023 - CGT Mines Energie de l'ex-Midi Pyrénées

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