Prix du carburant : ces Provençaux qui limitent leurs déplacements

Joseph fait la grimace : il vient de mettre 26 litres de gasoil dans son camping-car et le compteur de la pompe affiche 50 euros. "C'est très cher. Ça fait réfléchir avant de partir en week-end. Quand je vais au travail avec ma voiture, ça me coute presque 20 euros par jour."

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"Je ne vais plus voir ma famille qu'une à deux fois par mois"

Joseph n'est pas le seul à devoir arbitrer ses déplacements en raison d'un budget carburant de plus en plus lourd. Jeanine, retraitée du Puy-Sainte-Réparade, avoue ne plus pouvoir circuler comme elle voudrait l'entendre : "Deux euros le litre, c'est un scandale. Avant, j'allais régulièrement voir ma famille dans le Vaucluse, je n'y vais plus qu'une ou deux fois par mois. Mes filles, qui travaillent toutes les deux loin de leur domicile, renoncent parfois à partir en week-end à la mer ou à Marseille."

De son côté, Chantal ne veut pas tirer un trait sur sa mobilité. Alors elle a sacrifié son confort. Elle roule dans une voiture essence de 1985 : "Ces moteurs peuvent supporter de l'éthanol. Du coup je roule avec de l'éthanol. Cela me coûte 82 centimes d'euros le litre. Évidemment, la voiture n'est plus de première jeunesse mais au moins, elle roule. Elle a 209.000 kilomètres au compteur. Avec ma petite retraite, sans ça, je ne pourrais plus bouger."

1,50 euros le litre, "seule limite acceptable" pour 40 millions d'automobilistes

Des situations devenues intolérables pour l'association 40 millions d'automobilistes qui vient de lancer une pétition pour plafonner le prix des carburants à 1,50 euros.

"Les prix affichés en station-service dernièrement sont sans précédent et flirtent allègrement avec les 2 euros le litre" estime 40 millions d'automobilistes dans sa pétition. "Ces prix records sont devenus le symbole de la cherté du coût de la vie et mettent désormais en péril l’accès à la mobilité de nombre de nos concitoyens, pour qui la voiture individuelle reste le seul moyen de transport pertinent pour effectuer la plupart des déplacements du quotidien", poursuit-elle.

Le plafonnement à 1,50 euros, utopique ?

Reste qu'un plafonnement à 1,50 euros le litre de carburant sera très complexe à mettre en oeuvre selon Jimmy Lotti, propriétaire de deux stations-services indépendantes dans les Bouches-du-Rhône : "Les taxes représentent 60% du prix des carburant en France. On voit mal comment l'État pourrait se passer de cette manne financière énorme au moment où il cherche à faire des économies sur tout. Quant à jouer sur le prix du baril, le coût d'extraction, le transport, il y a trop de paramètres qui entrent en jeu."