Près de 30% de plus pour le fioul domestique en un an, certains Isérois s'adaptent

Le diesel désormais parfois plus cher que l'essence. Cela fait mal au porte-monnaie et on en parle beaucoup en ce moment. Même si la douceur de ces dernières semaines aurait tendance à nous le faire oublier, on arrive vers la fin octobre avec le chauffage qui va reprendre du service.  Et la facture énergétique s'envole pour ceux qui utilisent le fioul. Le litre de fioul domestique affiche quasiment 1 euro. Les factures augmentent de près de 30% en un an. Comme pour le diesel de la voiture, ça s'explique par le cours du pétrole et des taxes en hausse. 

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Pour 1.500 litres, 500 euros de plus en un an

Florence, qui travaille depuis 10 ans à l'entreprise Béjui de Corbelin, se souvient d'un tel prix à l'hiver 2012 quand il a fait très, très froid. Il y avait eu beaucoup de demandes ce qui avait fait grimper les prix. "Mais ça a duré 2-3 semaines, après les prix ont baissé", précise-t-elle. Là, ce n'est pas le cas. Les prix progressent depuis le début de l'année.

Gaëtan, client aux Avenières, l'a remarqué. Pour 1.500 litres, il paie un peu plus de 1.400 euros. "500 euros de plus que l'an passé", selon Sandrine, sa compagne. Mais le couple, contrairement à ce que font désormais certains clients, n'a pas fait le choix de commander moins de litres. Si la quantité demandée est importante, le client bénéficie d'un prix du litre un peu moins fort . "Et s'il faut rajouter en janvier-février, les prix auront encore augmenté. La douloureuse sera toujours là", explique Gaëtan. 

Guillaume, autre client sensible à son budget et à la planète, raconte s'être renseigné pour se passer de sa chaudière à fioul. "Pour un système de pompe à chaleur qui tienne la route, c'est entre 15 et 20.000 euros" Un changement d'équipement qu'il ne peut pas s'offrir, même s'il existe des aides. "Cela reste quand même onéreux. C'est comme la voiture. Passer à l'hybride, c'est hors de prix."

Commandes décalées, plus petites, paiements en plusieurs fois...

D'habitude, les clients profitent de l'été - période où la demande est faible et donc les prix bas- pour remplir la cuve. Mais là, les prix étaient déjà hauts dès le début de l'été. "Ce fut calme en juin-juillet", reconnaît-on à l'entreprise Béjui**. Beaucoup de clients ont espéré en vain une baisse** et aujourd'hui, avec l'approche de la fin octobre, il faut remplir la cuve. 

Outre ce décalage dans les commandes, autre changement par rapport au passé, de plus en plus de clients demandent à régler en plusieurs fois. Cette entreprise propose de faire 2 chèques et dit ne pas pouvoir faire plus. "On est une petite entreprise, familiale, pas un grand groupe." Et les clients, irrités, sont de plus en plus nombreux. Pour certains "on s'en met plein les poches", mais Florence tient à rectifier, ce n'est pas le cas, pointant du doigt le cours du pétrole et les taxes.

Autre parade, les commandes groupées, mais chez Béjui on prévient, pour espérer une baisse du prix du litre, "il faut une commande entre 10 et 15.000 litres, sur une petite quantité de maisons et sur une même commune, quelque chose de pratique, de facile à faire et qui fera qu'on pourra baisser le prix."