Près de 180 postes menacés à Niche Fused Alumina, la plus vieille usine de Tarentaise

Péchiney, puis Alcan ou encore Rio Tinto... l'usine de production de corindon blanc (un abrasif qui sert notamment à faire le papier de verre) à La Bâthie a connu plusieurs propriétaires en 130 ans d'histoire. Elle est même devenue une PME, Niche Fused Alumina, en 2017. Mais après plus d'un siècle d'existence, l'entreprise est en redressement judiciaire. 177 emplois sont menacés par une concurrence trop importante, notamment venue de Chine.

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Une concurrence chinoise très forte

Pourtant la situation de Niche Fused Alumina n'est pas si mauvaise après la pandémie, l'année 2022 est même très bonne. Une reprise d'activité correcte grâce aux restrictions sanitaires fortes à ce moment-là en Chine. Les usines chinoises ne peuvent pas exporter leur corindon blanc.

Mais dès 2023, les restrictions sont levées et les entreprises chinoises reviennent en Europe. Leur stratégie est très agressive : tirer les prix vers le bas.  Elles vendent en moyenne 25 % moins chères que les entreprises françaises. Depuis plus d'un an, Niche Fused Alumina a dû baisser ses prix. L'entreprise ne dégage donc plus assez de marge pour être rentable.

Demande de loi anti-dumping

Pour limiter la concurrence, les salariés de l'usine espèrent réussir à faire entendre leur message auprès du gouvernement. "On veut une loi anti-dumping," affirme David Bourquenoud, délégué syndical CGT chez Niche Fused Alumina. "Ça veut dire que pour chaque tonne de produit importé par la Chine dans l'Union européenne, l'entreprise chinoise devra payer une taxe," explique-t-il. Une condition nécessaire pour survivre selon lui.

Aujourd'hui, une usine chinoise vend le corindon blanc au prix ou une usine française achète la matière première pour le fabriquer. "Ils nous obligent à nous aligner en terme de prix, alors qu'en qualité on est meilleur qu'eux. Notre carnet de commande est plein, mais on arrive pas à avoir un tarif suffisant pour pouvoir vivre," se désole-t-il.