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Pouvoir d'achat en Creuse : "on ne vit pas, on survit", le calvaire de Thérèse et Thierry à Lussat

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Le projet de loi pouvoir d'achat, porté par le gouvernement, est débattu à partir de ce lundi 18 juillet à l'Assemblée nationale. L'occasion de donner la parole aux foyers les plus modestes. À Lussat en Creuse, depuis des mois, Thérèse et Thierry ont bien du mal à se nourrir correctement.

Thierry et Thérèse dans leur maison à Lussat (Creuse). Thierry et Thérèse dans leur maison à Lussat (Creuse).
Thierry et Thérèse dans leur maison à Lussat (Creuse). © Radio France - Marius Delaunay

Un paquet de jambon, quelques fruits et légumes.Thierry fait vite le tour du frigo_. "Pas grand chose à se mettre sous la dent_", glisse-t-il. Juste à côté, dans le garde-manger, on retrouve aussi des packs de bouteilles d'eau et quelques produits alimentaires, toujours au plus bas prix. 

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Des revenus au plus bas 

Dans sa maison de 90 mètres carré, qu'il loue à l'année à Lussat en Creuse avec Thérèse, sa compagne, Thierry se débrouille comme il peut pour joindre les deux bouts à la fin du mois. À 57 ans, il ne travaille plus en raison d'un problème de bipolarité. Il touche désormais une allocation de 919 euros par mois pour son handicap. 

Sa compagne, Thérèse, 72 ans, ancienne secrétaire de direction, est maintenant à la retraite. Et ses revenus sont encore bien plus faibles. Thérèse touche de son côté une pension de 576 euros et un centime par mois. Elle a tout juste droit à une allocation logement. Pour le reste, elle doit tout payer de sa propre poche. "J'ai aussi une mutuelle à payer, mon loyer, l'électricité... Je fais comme tout le monde". La retraitée, sous assistance respiratoire, souffre d'une maladie respiratoire qui lui demande un traitement lourd. Elle doit donc se payer également des médicaments nécessaires au traitement et non-remboursés par la Sécurité sociale. 

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En temps normal, Thérèse et Thierry comptent sur leur petit jardin derrière la maison pour s'approvisionner en fruits et légumes frais. Sauf que cette année, la récolte n'est pas bonne. "On va donc chez le grossiste et on achète les produits en fin de série, ou ceux qui sont amochés", confie Thierry. Chaque euro compte et le couple saute dès qu'il peut sur toutes les bonnes occasions pour payer le moins cher possible. 

Une situation qui s'aggrave 

Depuis quelques mois, avec l'inflation des prix, la situation devient intenable pour les deux Creusois. "On n'arrive plus à vivre, on survit", affirme Thérèse. "Des fois, je me décourage et je me demande pourquoi on continue à vivre comme ça. C'est très dur, on prévoit des repas sur deux jours. Par exemple, c'est un morceau de fromage et un fruit à midi, une soupe de vermicelles le soir. On ne peut plus acheter de viande rouge. C'est devenu étranger pour nous". 

Avec mon traitement contre la maladie, je passe beaucoup de temps à l'hôpital. C'est le seul endroit où je peux avoir un régime diabétique correct et des repas complets - Thérèse, retraitée de 72 ans.

Thérèse attend maintenant la venue de deux de ses petits-enfants pour les vacances. Ils viennent passer une semaine à la maison, à Lussat, pour profiter de leur grand-mère. "Ils auront tout ce qu'il faut avec des repas complets. Je n'ai pas le droit de les faire souffrir". Thérèse et Thierry vont donc se priver avant et après leur venue pour leur acheter le nécessaire. 

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