Météo-France : des prévisions moins fiables qu'avant, les syndicats dénoncent un malaise dans l'entreprise

"Depuis mi-novembre, on a basculé sur un logiciel d'automatisation de nos prévisions, en urgence, sur fond de manque d'effectifs. Et aujourd'hui, on est encore en phase de tests, alors qu'on est déjà dans l'opérationnel avec les clients." Voilà comment Eva Krug, prévisionniste à Rennes et déléguée syndicale Solidaires, explique les prévisions, moins justes qu'avant, que les équipes de Météo-France fournissent.

ⓘ Publicité

Nouveaux outils de travail, effectif en baisse

Invitée ce lundi matin de France Bleu Loire Océan, Eva Krug assure que les prévisionnistes alertent depuis des années auprès de leur direction pour que ce changement d'outils de travail "soit le mieux ficelé possible, mais ils n'ont pas du tout été écoutés. Et tout a été fait dans l'urgence. Aujourd'hui, on se retrouve avec des outils qui sont difficiles à manier et des couacs." Un exemple : cette annonce de l'arrivée de la neige dans l'est du pays avec un thermomètre proche de 10 degrés. Aux prévisionnistes alors d'apporter la correction, le rectificatif nécessaire.

Il y a aussi les effectifs en baisse : en quinze ans, au plan national, 1.000 postes ont disparu. "Avant, on avait des centres départementaux et on a perdu plus d'un tiers de nos implantations territoriales". Le centre de la Vendée, par exemple, a fermé. "Donc, ça pose question sur la qualité du service, car à moindre effectif, nous derrière, on doit faire toujours autant de missions. Avec le changement climatique, c'est quand même un petit souci."

"Au mépris du sens de notre travail"

"On a nos propres modèles qui sont très bons et on a de quoi être fiers à Météo France. On a des super outils, des personnes très compétentes et là, on dégrade le service, au mépris du sens de notre travail (...) Il y a un profond malaise, parce qu'en fait ça touche notre cœur de métier", poursuit-elle, expliquant que certains collègues n'osent plus dire qu'ils travaillent à Météo-France.