Les salariés du Casino des Caillols à Marseille ne savent toujours rien de leur avenir

L'intersyndicale s'y attendait. Ce mercredi matin, le "projet de réorganisation" de la nouvelle direction du groupe a été présenté aux représentants syndicaux. Ce projet "prévoit 1.293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions sièges du groupe, dont 554 à Saint-Étienne", où travaillent encore aujourd'hui 1.564 employés.

Au sein de la filiale logistique Easydis, 740 postes et quatre entrepôts dont celui de Toulon  sont menacés.

Pour l'instant, les salariés n'ont pas plus de détails sur les magasins concernés et les échéances à venir mais tous sont très inquiets. Dans les Bouches-du-Rhône et le Var ce sont 54 magasins (sur les 288 Casino de France) qui vont changer de nom d'ici au mois de septembre.

"Ils nous prennent pour des imbéciles"

Au supermarché des Caillols dans le 12e arrondissement de Marseille qui emploie une centaine de salariés, la date butoir pour la reprise par Intermarché a été fixée au 30 septembre, mais les salariés ne savent rien de plus.

"L'avenir est incertain. On n'a aucune réponse. On pense à ça tout le temps. Beaucoup de salariés sont en arrêt maladie, en dépression et sous cachets. On devient des zombies à cause de leur incapacité à gérer Casino" se désole Alain Mathurin représentant syndical UNSA qui travaille ici depuis 38 ans et qui promet qu'il sera très vigilant à l'arrivée des repreneurs.

En attendant, le supermarché se vide

"Depuis le Covid, les clients sont partis et ça va être très dur de les faire revenir. Ils sont allés à la concurrence, car ici les prix sont trop chers et les promotions sont illisibles pour les clients" précise Jean Marie Bezaud, employé de libre service depuis 24 ans.

Joëlle Spinosi, elle, est caissière depuis 41 ans et elle reconnaît que les clients sont de plus en plus rares et surtout que les caddies sont de moins en moins remplis. "Certains reposent même des articles en caisse, car c'est trop cher. Les gens viennent ici seulement pour faire des courses d'appoint. C'est des paniers et non plus des caddies".

Alain Mathurin regrette ce manque de transparence et d'informations de la part de la direction du groupe, à Saint-Étienne. Pour lui, "le mal est fait et les clients ne reviendront pas. Il va y avoir des suppressions de poste et des fermetures de magasins. C'est pas humain ce qu'ils nous font".

À Marseille, le Géant Casino de La Valentine va être repris par Auchan tout comme les drives du Tholonet, d'Istres, d'Arles, ainsi que le magasin Toulon Bon rencontre.

En revanche le Géant Casino de Plan de Campagne et celui du Port Marchand de Toulon eux vont être repris par Intermarché.