Les policiers manifestent pour la cinquième nuit consécutive
Cinquième rassemblement de policiers, vendredi soir, pour dire leur ras-le-bol : ils étaient quelques centaines à Paris. D'autres mouvements ont également eu lieu à Marseille, Grenoble, Calais, Strasbourg, Périgueux, Orléans...
Treize jours après l'agression de quatre policiers à Viry-Chatilllon (Essonne), c'est la cinquième nuit de mobilisation des forces de l'ordre. Quelques centaines de policiers en civil se sont rassemblés vendredi soir sur le parvis de Notre-Dame de Paris peu après 21h30. Ils ont entonné une Marseillaise.
"Les vraies revendications sont liées à la façon d'exercer notre métier", explique un des policiers présents, 38 ans dont 16 dans la police. Réclamant "une réforme de la légitime défense", ce brigadier qui travaille en Seine-et-Marne estime qu'il faut "faire changer la peur de côté". "Tous les flics de France ont peur de sortir leur arme", s'énerve-t-il.
"On ne demande pas un permis de tuer, mais le texte n'est plus adapté à la délinquance d'aujourd'hui", "vous saviez que la loi est la même pour un civil comme un policier ?", relève le brigadier-chef de 47 ans.
Des rassemblements en région
À Marseille, les policiers étaient à nouveau plus d'une centaine dans la rue, plus de 150 à Grenoble. À Strasbourg, une centaine de policiers, soutenus par des pompiers, se sont rassemblés ce vendredi soir place Kléber. Une mobilisation spontanée, hors cadre syndical, pour exprimer leur colère. Cette colère s’étend également à Orléans où policiers nationaux et municipaux ont manifesté vendredi soir. De même, une quarantaine de policiers s'est rassemblée à Périgueux.
À Tours, 80 policiers avaient de nouveau manifesté le vendredi après-midi place Anatole France. Environ 200 fonctionnaires de police, en civil ou en uniforme, avaient également convergé à la mi-journée vers la place de Jaude à Clermont-Ferrand. Depuis lundi, le mouvement a fait tache d'huile avec des rassemblements notamment à Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nancy, Toulon ou encore Nice.
Des annonces qui n'ont pas convaincu
François Hollande a annoncé qu'il recevrait les syndicats de fonctionnaires de police en début de semaine prochaine. De son côté, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, a renouvelé son soutien aux policiers dans une lettre envoyée vendredi. Le ministre dit mesurer leurs conditions de travail éprouvantes. "Vous demandez des moyens, nous vous les donnons. Vous demandez du soutien, il vous est acquis", a-t-il affirmé.
Plusieurs syndicats de policiers ont appelé à des rassemblements silencieux devant les palais de justice tous les mardis de 13h à 13h30 pour réclamer notamment la révision des règles de la légitime défense.
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