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Les jeunes du BTP manifestent à Périgueux : "Un apprenti ça coûte pas cher !"

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Une quarantaine de jeunes apprentis du CFA de Périgueux ont marché dans les rues de la veille ville mercredi matin pour dénoncer la frilosité des employeurs à les recruter dans le département. Cette action s'inscrit dans le cadre d'une journée nationale organisée par le réseau de l'apprentissage BTP.

Les élèves du CFA de Périgueux ont marché dans la vieille ville ce mercredi matin
Les élèves du CFA de Périgueux ont marché dans la vieille ville ce mercredi matin © Radio France - Martin Cotta

On connaissait les bonnets rouges, place désormais aux casques jaunes. Une quarantaine d'élèves du CFA de Périgueux, spécialisés dans le bâtiment, ont crié, mercredi matin, leur désarroi face aux refus systématique des patrons à les recruter. Ils ont répondu à l'appel national du réseau de l'apprentissage BTP pour un "Mouvement des casques jaunes" , qui a pour objectif de dénoncer cette frilosité des entreprises.

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"Les patrons me disent qu'ils ont assez de salariés"

En Dordogne, la situation du bâtiment est catastrophique. Du coup, le CFA de Périgueux fait face à une baisse de ses effectifs. Cette année, la structure a perdu 50 élèves, ils sont aujourd'hui 430 et tous n'ont pas trouvé de contrat d'apprentissage. Au total en France, quelques 20.000 jeunes frappent en ce moment aux portes des CFA pour la rentrée prochaine, mais leur inscription ne peut être validée que s'ils trouvent une entreprise pour les accueillir.

C'est le cas de Jason, 18 ans. L'adolescent souhaite travailler dans la maçonnerie : "C'est dur, cela fait trois mois que je cherche. On essaie de chercher mais à chaque fois y'a rien... les patrons me disent qu'ils ont assez de salariés et qu'ils n'ont pas besoin d'apprentis. Après je regarde dans l'annuaire, j'appelle les entreprises près de chez moi et me renseigne au CFA. C'est dur... je vis dans un appartement donc j'ai un loyer à payer. J'ai une copine qui travaille, mais qui a une petite paye donc voilà... " explique Jason la voix grave.

Même chose pour Julie. Cette femme de 26 ans a été plus heureuse en affaire car elle a décroché après trois mois de recherche un contrat professionnel dans une société de peinture à Sarlat. Et lorsqu'on lui demande si le coût d'un apprenti peut sûrement refroidir un patron à l'embauche, cela l'énerve : "On est pas payé beaucoup mais on travaille aussi bien qu'un salarié. Et il n'y a pas autant de charge qu'on le dit, faut arrêter avec ce préjugé ." En cinq ans, en Dordogne, près de 1500 salariés ont perdu leur emploi dans le secteur.

"L'avenir du BTP passe par la formation des jeunes"

Cette situation en Dordogne, les aspirants apprentis de la France entière la subissent selon le réseau des CFA du BTP. Il forme à 26 métiers, avec un taux de réussite aux examens de 80%. Mais la réticence des entreprises menace l'avenir de la filière selon les CFA. L'année passée, le nombre de jeunes en formation dans ce réseau a reculé de 8% au niveau national , à 58.400 apprentis contre 63.800 l'année précédente. Or, argumente le réseau, "l'avenir des entreprises et des métiers du BTP passe nécessairement par la formation des futures forces vives que sont les jeunes" .

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