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Le groupe Michelin se félicite d'avoir mis en place un salaire "décent" pour ses salariés dans le monde

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Le groupe Michelin s'est félicité mercredi à Clermont-Ferrand de la mise en place d'un salaire "décent" pour l'ensemble de ses 132.000 salariés dans le monde. Un salaire décent représente "entre 1,5 et 3 fois le salaire minimum", précise le groupe de pneumatique.

Le groupe Michelin a annoncé la mise en place d'un salaire "décent" pour ses 132.000 salariés dans le monde Le groupe Michelin a annoncé la mise en place d'un salaire "décent" pour ses 132.000 salariés dans le monde
Le groupe Michelin a annoncé la mise en place d'un salaire "décent" pour ses 132.000 salariés dans le monde © AFP - Adrien Fillon / Hans Lucas

Les 132.000 salariés du groupe Michelin dans le monde ont bénéficié de la mise en place d'un salaire "décent", a annoncé mercredi la direction de l'entreprise de pneumatique. Ce dispositif garantit une rémunération équivalente au "living wage", tel que défini par le Pacte mondial des Nations unies. Un salaire "décent" doit permettre "à chaque salarié de subvenir aux besoins essentiels" d'une famille de quatre personnes (alimentation, transport, éducation, frais de santé) mais également de constituer une épargne de précaution et d'acquérir des biens de consommation.

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"L'objectif est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées"

"C'est un engagement logique vis-à-vis de tous les salariés du groupe (...) Vous consacrez du temps à vous développer et à développer l'entreprise et en contrepartie nous, on vous donne les moyens au minimum pour une famille de quatre individus - deux parents et deux enfants - qu'un seul salaire permette de pouvoir envisager le logement, la nourriture, mais aussi le loisir, un peu d'épargne, etc.", a déclaré Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin. "On ne veut pas que nos résultats s'établissent sur des salaires trop faibles", a-t-il ajouté. "L'objectif est d'avoir des personnes qui soient totalement engagées dans ce qu'elles font et donc qu'elles aient un niveau de salaire qui leur permette d'avoir le confort mental de pouvoir se projeter dans le projet de l'entreprise" a-t-il aussi dit sur franceinfo.

Par exemple, un salarié de Michelin travaillant à Paris touche au minimum 39.638 euros brut par an, 25.356 euros pour un salarié de Clermont-Ferrand, où se situe le siège du groupe. En France, aucun salarié n'est payé au Smic, affirme le groupe, même s'il peut rester des exceptions dont la situation est en cours de régulation.

Pour les salariés des autres pays dans le monde, ce dispositif a eu des conséquences importantes sur leurs rémunérations. Au Brésil, il est de 37.347 réals (pour un salaire minimum à 16.944 réals) et en Chine de 69.312 yuans (salaire minimum à 29.040 yuans). "En moyenne, le salaire décent représente entre 1,5 fois et 3 fois le salaire minimum", a précisé Florianne Viala, directrice de la rémunération du groupe.

Mise en place d'un "socle de protection sociale universel"

D'ici fin 2024, les 132.000 salariés de Michelin bénéficieront par ailleurs d'un "socle de protection sociale universel" qui consiste en un congé maternité de 14 semaines minimum et un congé paternité de quatre semaines rémunérés à 100%. En France, quelques entreprises, dont le groupe pharmaceutique Sanofi ou Abeille Assurances, offrent des congés paternité plus long, de dix à quatorze semaines.

Ce socle vise également à "protéger la famille d'un salarié décédé" avec le versement d'un capital décès d'au moins un an et d'une rente d'éducation pour les enfants, quelle que soit l'ancienneté du salarié, "de manière à ce qu'une famille ne se retrouve pas tout à coup avec une perte de salaire sans pouvoir rien faire", a indiqué Florent Menegaux sur franceinfo. Une couverture santé est par ailleurs proposée aux salariés et leur famille. "La France est extrêmement protégée, mais on oublie qu'il y a tout un tas de pays dans le monde où cela n'existe pas", a souligné Florent Menegaux.

Il a indiqué par ailleurs que Michelin a "des discussions" avec tous ses partenaires, "qu'ils soient clients ou fournisseurs, pour les inciter à avoir ce type de démarche et se poser ce type de question, réfléchir à quelles sont les conditions d'établissement de la performance économique d'une entreprise".

La CFDT regrette les écarts des primes entre agents et cadres

Au lendemain de cette annonce, Laurent Bador, délégué CFDT chez Michelin estime que ce salaire "décent" ne "comble absolument pas la différence de salaires entre les plus basses et les plus hautes rémunérations". S'il salue cette décision, le syndicaliste tient à apporter quelques nuances. Il rappelle ainsi que les primes ne sont pas les mêmes selon la fonction. "La courbe de l'augmentation de la rémunération est beaucoup plus favorable pour les cadres que pour les agents de fabrication", s'indigne-t-il.

Le délégué CFDT regrette ainsi que "les agents ont une rémunération variable, qui, proportionnellement quand les résultats de Michelin sont très bons, n'atteint pas le degré qu'elle atteint chez les cadres supérieurs". Il estime que cet écart peut aller "de 3 à 5 fois".

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