"Le gouvernement ne s'attaque pas au chômage, il s'attaque aux chômeurs", selon la CGT 86

L'actualité sociale est chargée. Réforme de l'assurance chômage, travail des seniors, "smicardisation" de la société, grève dans les transports, Julien Hemon le secrétaire départemental de la CGT 86 était l'invité de la rédaction ce mardi matin.

"Les plus bas salaires sont rattrapés"

Il est d'abord revenu sur cette grève perlée chez Konecta, centre d'appels situé à Chasseneuil-du-Poitou. Les salariés demandent des revalorisations de salaire. Certains employés se retrouvent rattrapés par le SMIC, malgré plus de 20 ans d'ancienneté. Une situation qui ne surprend pas Julien Hemon. "Ce n'est pas la faute de l'indexation du SMIC sur l'inflation. C'est le fait que les négociations de branche ne suivent pas. Donc au fur et à mesure que le SMIC augmente, les plus bas salaires sont rattrapés, avalés par cette augmentation."

Parmi les solutions pour limiter cette "smicardisation", Julien Hémon propose de remettre les charges sociales pour les employeurs sur ces bas salaires. "Parce que moi si je suis au SMIC, mon employeur, il ne paye que 200 € de cotisations. Des cotisations qui permettent de faire vivre l'hôpital, l'assurance chômage, les retraites. Donc c'est important."

Le militant de la CGT a aussi évoqué les négociations en cours au sujet de l'emploi des seniors. Les partenaires sociaux peinent à trouver un accord. "Plutôt que de prévoir des fins de carrière, c'est surtout comment on aménage les postes pour que la pénibilité puisse être prise en compte, que les gens ne se tuent pas au travail. Il faut remettre des règles sur les licenciements. On a quand même des pleins de mesures qui existantes aujourd'hui pour que l'employeur puisse se débarrasser de salariés qui sont moins productifs."

"Une grève, c'est un moment de lutte"

Concernant la proposition de loi au Sénat visant à limiter le temps de grève dans les transports, il n'a pas caché son agacement. "Ce qui m'inquiète, c'est quand on a des hommes et des femmes politiques qui pensent que s'attaquer à un droit constitutionnel, c'est un progrès. Le principe d'une grève, ce n'est pas juste de se promener dans la rue et de s'amuser avec les copains. Une grève, c'est un moment de lutte, c'est toujours un moment pénible. On perd du salaire, on met parfois notre vie entre parenthèses. Donc, si on doit se mettre en difficulté mais sans gêner personne et surtout pas le patronat, à quoi cela sert de faire grève ?"

Julien Hemon a aussi évoqué la reforme de l'assurance chômage souhaitée par le gouvernement. ***"*En fait, le gouvernement ne s'attaque pas au chômage. Il s'attaque aux chômeurs. Ça n'avait pas marché ces dernières années. Donc, retenter la même chose en espérant avoir un effet différent, c'est un peu absurde."