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La SPA de Belfort en difficulté financière : « Notre espérance de vie est d'un an et demi »

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L'Arche de Noé, qui gère le refuge SPA de Belfort, appelle à un sursaut de la générosité du public pour faire face à la hausse des dépenses qui menace l'association d'un dépôt de bilan. Une situation qui remet également en cause sa participation au projet de déménagement du refuge d'ici 2025.

Le refuge de la SPA de Belfort accueille de plus en plus de chiens dits "délicats", qui doivent être gardés plus longtemps en refuge car moins facilement adoptables. Le refuge de la SPA de Belfort accueille de plus en plus de chiens dits "délicats", qui doivent être gardés plus longtemps en refuge car moins facilement adoptables.
Le refuge de la SPA de Belfort accueille de plus en plus de chiens dits "délicats", qui doivent être gardés plus longtemps en refuge car moins facilement adoptables. © Radio France - Natacha Kadur

L'association L'Arche de Noé, qui gère le refuge SPA de la Porte du Vallon à Belfort, pourrait ne plus être en mesure de s'occuper des animaux maltraités ou abandonnés. Elle est confrontée à une hausse inédite de ses dépenses et à des recettes insuffisantes pour garder son budget à l'équilibre.

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Des recettes insuffisantes face à l'inflation

Le montant de ses frais vétérinaires, par exemple, a doublé en deux ans, passant de près de 65,000 euros en 2021 à près de 120,000 euros cette année. Avec les salaires, il s'agit du principal poste de dépense pour l'association : « Nos vétérinaires, déjà très compréhensifs, doivent eux aussi répercuter leurs charges sur les tarifs, sinon ils ne vivent pas. Ils ne font déjà quasiment plus aucune marge avec nous » commente Michel Mouhat, président de l'Arche de Noé.

Si la situation n'est pas nouvelle, elle est aggravée par une baisse du volume de dons et de legs, qui représentent près de 80% du budget de l'association, également soutenue par des subventions publiques.

Sauver moins d'animaux, c'est ne pas faire notre travail

« Malgré l'important soutien de la ville et du département, notre modèle associatif de financement s'avère de plus en plus fragile, voire obsolète, se désole Michel Mouhat. Dons et legs sont aujourd'hui amoindris, du fait du marasme économique dans lequel se trouve notre société. »

Sans sursaut de la générosité du public, l'association envisage le dépôt de bilan : « Avec une réserve actuelle de 500,000 euros, compte tenu que chaque journée nécessite d'engager une dépense de 1000 euros, notre espérance de vie est d'un an et demi si rien ne change » annonce le président de la SPA de Belfort. Quant à réduire la voilure, c'est inenvisageable pour les salariés : « Limiter notre capacité de prise en charge, c'est sauver moins d'animaux. Sauver moins d'animaux, c'est ne pas faire notre travail » déplore Elvina Bermont, directrice du refuge de la porte du vallon.

Qui pour gérer le futur refuge à Danjoutin ?

Alors que le Grand Belfort pilote le projet de déménagement du refuge à Danjoutin d'ici 2025, la SPA ne sera pas en mesure de payer sa part : « Nous étions volontaires pour tenter de donner suite à ce que la ville nous demandait financièrement , à savoir autour de 400,000 euros de participation et un prêt annuel de 45,000 euros sur 30 ans. Mais la situation a tellement évolué en moins de 18 mois, aussi bien par la baisse de nos recettes que par l'évolution drastique du coût du projet de déménagement, que c'est aujourd'hui inenvisageable » explique Michel Mouhat.

La collectivité demande à l'association une participation de l'ordre de 36% du budget total de la construction, pour lui permettre ensuite de gérer le refuge et d'être propriétaire des locaux : « Les 2/3 du coût de cette future SPA sont financés par des subventions publiques, ce qui est déjà énorme. Nous n'aurions plus que le tiers, mais ce tiers n'est toujours qu'un pourcentage d'une somme colossale, autour d'1 million et demi d'euros » détaille le président de l'Arche de Noé.

En clair, la SPA annonce qu'elle ne peut pas suivre, et ses 7 salariés s'interrogent sur la place qu'ils pourront avoir dans ce futur nouveau refuge : « Ce projet va se faire dans tous les cas. Est-ce que c'est avec nous, ou pas, c'est la question qui nous tracasse car nous avons besoin de continuer à aider les animaux comme nous le faisons » partage Elvina Bermont.

Si l'association ne peut apporter la somme nécessaire, la gestion du refuge pourrait être reprise directement par l'agglomération, confirme Damien Meslot, président du Grand Belfort : « Dans ce cas là, la collectivité assurera le financement complet, et nous serons propriétaires des murs. Nous étudierons avec les membres de l'association les conditions dans lesquelles ils pourraient intervenir, au regard de leurs difficultés. »

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