La dentelle de Calais-Caudry obtient son indication géographique protégée, une première dans la région

C'est une première dans les Hauts-de-France : la dentelle de Calais-Caudry a obtenu, ce vendredi, son indication géographique reconnue officiellement par l'Institut national de la propriété industrielle. Une reconnaissance du savoir-faire artisanal de la région demandée de longue date par les professionnels. La dentelle de Calais-Caudry est désormais reconnue au même titre que la porcelaine de Limoges, les couteaux Laguiole ou la poterie d'Alsace par exemple.

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Lutter contre les contrefaçons

Huit entreprises de Calais et de Caudry vont donc en profiter. Le but : protéger la spécificité de la confection de dentelle sur les métiers à denteler Leavers, réputée mondialement. La dentelle de Calais-Caudry a été par exemple vue sur la robe de mariée de Kate Middleton, ou, plus récemment, sur une robe de Beyoncé lors de sa dernière tournée.

Ce nouveau label va donc aider à lutter contre les très nombreuses contrefaçons : "Quand vous cherchez ces dentelles sur internet, vous trouvez beaucoup d'occurrences sur des marketplaces étrangères, qui sont des produits pas du tout fabriqués dans la région ni avec les mêmes procédés", explique Antoine Ginestet, responsable des indications géographiques à l'Institut national de la propriété industrielle. Les douanes sont désormais sensibilisées. "Et si le marché est plus clair, les clients peuvent favoriser les fabricants authentiques", complète-il.

Un secteur en difficulté

Mais cela suffira-t-il à sauver un secteur moribond, qui emploie encore un peu plus de 400 personnes dans le Nord et le Pas-de-Calais ? Rien n'est moins sûr. Une cinquantaine d'emplois ont encore disparu à Calais le mois dernier avec la reprise de l'entreprise Desseilles par Darquer.

"C'est un des derniers vatouts à jouer pour dire qu'on est là, qu'on existe encore", admet Christophe Machu, directeur de Solstiss à Caudry et président de l'association IG Dentelle Calais-Caudry. Pour lui, ce label apportera surtout de la visibilité aux entreprises et du poids auprès des pouvoirs publics, mais aura peu de retombées économiques : "C'est un atout supplémentaire, on le jouera comme on pourra le jouer. Mais de là à dire que ça va remplir les carnets de commande, ça, jamais de la vie", regrette-il.