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Inflation : le gouvernement convoque l'industrie agroalimentaire pour obtenir des baisses de prix

Par
  • France Bleu

Les ministres de l'Economie, de l'industrie et du Commerce reçoivent ce mercredi les industriels de l'agroalimentaire à Bercy. Le gouvernement veut les inciter à renégocier avec la grande distribution, pour répercuter les baisses de certaines matières premières sur les prix des produits.

Les cours de certaines matières premières ont baissé, mais pas les prix en supermarché. Les cours de certaines matières premières ont baissé, mais pas les prix en supermarché.
Les cours de certaines matières premières ont baissé, mais pas les prix en supermarché. © Maxppp - Stéphanie Para

Mettre un maximum de pression, à défaut d'une obligation, sur les industriels pour qu'ils renégocient leurs prix avec les supermarchés, et que les consommateurs voient enfin des prix baisser sur leur ticket de caisse. C'est l'objectif du gouvernement, qui reçoit les industriels du secteur agroalimentaire au ministère de l'Économie ce mercredi. Ce sont les producteurs des grandes marques comme Coca-Cola, Danone ou encore Nestlé.

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L'inflation des produits alimentaires a atteint près de 15% sur un an en avril. Le Panier France Bleu, en partenariat avec franceinfo et NielsenIQ a, lui, a encore augmenté de 17,6% en un an. En avril, les 38 produits du quotidien observés avaient pris deux euros en un mois.

Le gouvernement veut des baisses de prix et menace d'une taxe

Si, au début de la guerre en Ukraine, certains industriels "ont vite répercuté la hausse (des prix des céréales ou de l'énergie, NDLR), ils ont moins vite répercuté la baisse" récente de certains cours, a déploré Emmanuel Macron lundi sur TF1, les appelant à "rouvrir les négociations" commerciales avec la grande distribution.

Chaque année, les prix des produits vendus aux supermarchés sont fixés à l'issue d'une période de négociation. Celle pour 2023, achevée le 1er mars, a abouti à une hausse moyenne d'environ 10% des prix payés par les enseignes aux industriels.

Les producteurs réclamaient depuis des mois des hausses de tarifs pour tenir compte de l'augmentation de leurs coûts de production (énergie, transports, matières premières, emballages...). Mais depuis, les coûts de certaines matières premières agricoles ou de l'énergie ont eu tendance à se stabiliser, voire à baisser. Le gouvernement martèle donc depuis quelques semaines que les industriels doivent revoir à la baisse le prix de vente de leurs yaourts, fromages ou pâte à tartiner aux supermarchés.

En cas de refus, "nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l'instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs", avait averti le ministre de l'Economie Bruno Le Maire la semaine dernière.

Les industriels ne veulent pas de renégociations générales

Face à trois membres du gouvernement - le ministre de l'Economie, le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure, et la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire - ce sont les représentants de l'Ania, la principale organisation des industriels de l'agroalimentaire et de l'Ilec, qui porte la voix des industriels des grandes marques nationales (Coca-Cola, Danone, L'Oréal ou Nestlé), qui sont attendus à Bercy.

Les industriels ont déjà fait savoir qu'ils étaient prêts à rediscuter au cas par cas, mais qu'il ne pouvait pas y avoir "des renégociations sur tous les produits", avait assuré Jean-Philippe André, le président de l'Ania.

Des renégociations sont-elles vraiment possibles ?

Dans un courrier adressé début mai à Bruno Le Maire, l'Ilec disait vouloir saisir "toute opportunité de restituer du pouvoir d'achat à ses consommateurs", mais prévenait que les renégociations de prix devraient se faire dans le cadre des clauses de révision, qui figurent dans les contrats déjà signés. Or, selon les distributeurs, tous les contrats ne comportent pas ces clauses, faute d'accord en mars sur leurs modalités.

Les agriculteurs veulent "nommer ceux qui abusent"

Ces joutes verbales se font sous l'oeil inquiet des agriculteurs, qui craignent toujours que les guerres des prix se fassent au détriment de leurs propres revenus. Sur RTL lundi, le nouveau président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a appelé le gouvernement à nommer ceux qui "abusent".

Il a aussi averti que, dans tous les cas, les prix ne reviendraient pas à leurs niveaux d'avant-crise, un point sur lequel il s'accorde avec le plus médiatique représentant des supermarchés, Michel-Edouard Leclerc. Le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, leader du secteur, dit s'attendre à un pic d'inflation "fin juin". C'est aussi l'analyse de NielsenIQ, partenaire du Panier France Bleu avec franceinfo.

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