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"Il va y avoir la queue jusqu'à dehors" : des postiers de l'agglo du Mans en grève

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Des postiers de l'agglomération du Mans sont en grève depuis mercredi 6 mars. Ils dénoncent un projet de réorganisation de certains bureaux voulu par la direction de La Poste. Il prévoit des réductions d'horaires et des baisses d'effectifs.

Les postiers poursuivent la grève ce vendredi. Les postiers poursuivent la grève ce vendredi.
Les postiers poursuivent la grève ce vendredi. © Radio France - Jeanne de Butler

Chaque jour, ils installent le piquet de grève devant un bureau différent. Les postiers des bureaux du Mans Chasse-Royale, de Coulaines, des Maillets et de la Milesse ont cessé le travail depuis mercredi 6 mars. Ils protestent contre un projet de réorganisation voulu par la direction pour janvier 2025. Celui-ci prévoit des réductions d'horaires, ainsi qu'une baisse des effectifs dans certains bureaux.

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Des horaires réduits et moins de guichetiers

La direction du groupe justifie cette réorganisation par le fait que les bureaux de poste sont de moins en moins fréquentés. On envoie moins de courrier, et beaucoup d'opérations peuvent désormais se faire sur internet. Selon la CGT, cette réorganisation prévoit par exemple que les bureaux de Coulaines et des Maillets ferment plus tôt le soir. Le bureau des Milesses n'ouvrira plus que le matin. De son côté La Poste indique que dans les bureaux très fréquentés, l'amplitude horaire sera revue à la hausse.

Outre des horaires réduits, les agents s'inquiètent des réductions d'effectifs : à Coulaines et aux Maillets, sur certains horaires, il n'y aura plus qu'un guichetier, contre deux jusqu'à maintenant. "La direction nous dit qu'aux Maillets par exemple, il y a une moyenne de 22,82 clients à l'heure. Il en faudrait 25 pour justifier la présence de deux guichetiers", explique Cédric Levazeux, le secrétaire général de la CGT FAPT 72. Selon lui, ces logiques comptables ne suffisent pas. "On a des populations âgées. A Coulaines, 50% de la population vit en quartier populaire. On passe plus de temps avec certains usagers. On n'a pas tous des facilités avec les automates", précise-t-il.

Les habitants craignent un allongement des files d'attente

Une pétition a été lancée, elle a recueilli 600 signatures. Françoise habite dans les hauts de Coulaines, et elle se rend au bureau de poste deux à trois par semaine. "C'est complètement aberrant. Déjà, il y a plein de monde. Il va y avoir la queue jusqu'à dehors", souffle la retraitée. Dans le quartier beaucoup d'habitants n'utilisent pas internet, comme Thérèse. "Des lettres, des photocopies... Si je veux faire un virement, je suis obligée de venir ici, retirer, pour pouvoir mettre sur l'autre compte", dit-elle.

De leur côté, les agents ont peur de voir leurs conditions de travail se dégrader. Avec un seul guichetier, les files d'attente vont s'allonger, les gens risquent de s'impatienter, et en cas d'incident, ils seront seuls pour gérer. Flavien travaille au bureau de Coulaines depuis deux ans. "A force d'attendre, les gens vont s'énerver. Quand on est deux, on se fait insulter. On est obligés d'appeler les flics. Alors tout seul, je n'imagine pas", dit-il. Contactée, la direction de La Poste indique que "La Poste maintient les effectifs nécessaires pour offrir le meilleur accueil à ses clients". Elle précise qu'il n'y aura pas de licenciements.

La mobilisation se poursuit ce vendredi. Les postiers seront devant le bureau de Poste Le Mans Chasse-Royale dès 9h.

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