"Il n'y a pas de fatalité" : la déléguée interministérielle à la lutte contre la pauvreté en visite dans le Loiret

La visite d'Anne Rubinstein à l'AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes) d'Olivet, ce mercredi 3 avril, n'a rien d'un hasard. Si la déléguée interministérielle à la lutte contre la pauvreté a d'abord échangé avec le Secours populaire, à Saint-Jean-de-la-Ruelle, elle a voulu aborder le sujet de l'emploi, dont les personnes les plus précaires sont souvent éloignées. Et saluer le travail de ce centre AFPA, seul de la région Centre-Val de Loire à avoir déployé un Village des solutions.

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C'est un label récent, obtenu en février 2024. Village des solutions signifie que des partenaires de l'AFPA tiennent régulièrement des permanences au centre pour apporter aux bénéficiaires, aux stagiaires, un accompagnement supplémentaire et personnalisé. Par exemple, pour avoir accès à un logement sans conditions de ressources. L'auto-école solidaire Respire, elle, peut permettre d'accéder au permis de conduire à un coût avantageux. Emmaüs, au-delà de formations sur le numérique, propose du matériel, là aussi à prix cassés.

Numérique, parentalité, logement : des solutions pour faciliter le retour à l'emploi

"On reçoit de plus en plus en formation des personnes très éloignées des codes professionnels. On va les aider sur les compétences techniques mais on s'est dit que ça ne suffisait pas, explique Valérie Girard, directrice de l'AFPA du Loiret. L'usage du numérique, on peut croire que c'est facile mais pas tant que ça. Tout le monde n'a pas un smartphone. Donc Emmaüs Connect vient tous les mois, sur l'usage du numérique, mais également pour faire des ventes solidaires d'ordinateurs, de connexion Internet et de smartphones (...) pour des personnes qui ont un reste à vivre de 400 euros à peu près par mois."

Pour les stagiaires qui peinent à concilier vie sociale, familiale, et formation, des solutions de garde d'enfants sont proposées. La CPAM, elle, tient des permanences sur l'accès aux soins, les différentes maladies professionnelles. "On nous a expliqué un peu l'importance de faire des visites. On a eu la chance d'avoir des places pour un bilan de santé, ce qui n'est pas toujours pas facile à Orléans parce que nous sommes en carence de médecins" raconte Abraham, en pleine formation pour devenir peintre en bâtiment.

"On ne peut plus imaginer qu'une seule action puisse suffire"

"Sur la lutte contre la pauvreté, il faut trouver des solutions dans des domaines très différents (...) c'est une sorte de continuum de besoins. Je suis absolument persuadée qu'on arrivera à endiguer ou à trouver des solutions sur les parcours de pauvreté ensemble, chacun dans son domaine, l'Etat, les associations, les entreprises" indique Anne Rubinstein à l'issue de sa visite de l'AFPA. L'emploi, c'est un des leviers à activer dans la lutte contre la pauvreté, mais ce n'est pas le seul. "On ne peut plus imaginer qu'une seule action puisse suffire. Il y a des progrès à faire (...) aujourd'hui, 30 pour cent de prestations sociales ne sont pas réclamées par ceux qui y ont droit**" poursuit la déléguée interministérielle. Et si elle admet que la lutte contre la pauvreté peut être un combat "difficile", Anne Rubinstein l'assure "il n'y a pas de fatalité."