Grève des agents municipaux à Mondeville : pour certains, la situation « n’est pas vivable »
Une centaine d'agents municipaux de Mondeville, près de Caen, s’est réunie devant l'hôtel de ville pour dénoncer les conditions de travail, jeudi 17 octobre 2019.
La colère et la frustration étaient encore palpables à l’issue d’une première matinée de grève et d’une rencontre avec la maire de Mondeville, jeudi 17 octobre. Une centaine d’agents s‘est mobilisée pour faire entendre les revendications mais une nouvelle journée d’actions est d’ores et déjà annoncée pour la semaine après les vacances scolaires.
Les agents mobilisés demandent une augmentation des indemnités, une meilleure prise en charge de la mutuelle ou encore des titularisations. Une quinzaine d’entre eux s’est entretenue avec la maire, Hélène Burgat.
Un « sentiment de déconsidération »
Les grévistes dénoncent globalement un manque d’écoute et de reconnaissance de la part de la maire. « Beaucoup d’agents ont l’impression qu’il faut toujours justifier son travail alors qu’ils ont vraiment à cœur de rendre un service public de qualité donc il y a un sentiment de déconsidération », souligne Hélène Bonnefond, représentante du personnel pour le syndicat SUD.
"Vous n'aimez pas les agents territoriaux" était-il écrit dans le discours. Une phrase qui a particulièrement touché la maire de Mondeville, Hélène Burgat. Mais elle reconnaît des difficultés dans la communication : « On a constaté qu’il y a des informations qui ne redescendent pas ou ne remontent pas correctement. Cela a conduit à des incompréhensions et à des sujets qu’on ne traite pas très bien. »
Elle a annoncé qu'elle irait dans chacun des services pour écouter attentivement les agents. Hélène Burgat a aussi souligné que des passages à temps complet et une meilleure prise en charge de la mutuelle étaient à l’étude. Pour l'augmentation du régime indemnitaire, les agents devront en revanche attendre le prochain mandat, une hausse ayant déjà eu lieu en 2017.
« Je suis obligé d'avoir des petits boulots à côté parce qu'aujourd'hui, avec uniquement l’animation, ce n’est pas possible. »
La situation des animateurs est certainement la plus précaire et donc la plus urgente. Une trentaine d’entre eux est vacataire donc payée très irrégulièrement, en fonction des besoins.
« On ne peut pas forcément être embauché pour chaque vacances par exemple donc il y a des moments où il y a des trous. Il suffit que sur un mois il y ait 15 jours de vacances et on ne sera payé que 15 jours donc 450 euros par mois, explique Thomas. Ce n’est pas vivable et je suis obligé d'avoir des petits boulots à côté parce qu'aujourd'hui, avec uniquement l’animation, ce n’est pas possible. » De plus, ils ne sont payés que le mois suivant et ne sont pas rémunérés en cas de congés maladie par exemple.
Une situation censée être ponctuelle mais qui dure depuis plusieurs années pour certains. La maire de la commune, dit en avoir conscience et des changements sont en cours : « Nous attendons des décrets pour nous permettre d’avoir plus de liberté et de déprécariser en supprimant les vacations. » Il s'agirait alors d'un système de contrats annuels voire de titularisations pour certains.
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