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"On est toujours en première ligne" : une femme de ménage creusoise témoigne de ses conditions de travail

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Sans elles, pas de retour au bureau ni de rentrée dans les écoles creusoises : les femmes de ménage sont toujours en première ligne pour assurer la désinfection des locaux. Parfois, au risque de leur propre santé. Témoignage et contre-exemple dans une entreprise guérétoise.

Ménage (illustration) Ménage (illustration)
Ménage (illustration) © Radio France - Lagain Aurelie

Si on peut retourner dans les bureaux, aller dans des lieux publics ou renvoyer nos enfants à l'école c'est grâce à elles : les femmes de ménage qui désinfectent et nettoient quotidiennement nos locaux. Chez nous, les entreprises creusoises de nettoyage sont beaucoup plus sollicitées, et à travers elles, leurs employées, au risque parfois de leur santé.  

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"C'est marche ou crève" au travail

Une salariée creusoise, qui souhaite rester anonyme, veut faire entendre sa voix et celle de ses collègues. À leurs yeux, les chantiers de nettoyage sont devenus plus dangereux pour leur santé : "Notre entreprise nous donne des masques, mais ils sont aussi épais qu'un mouchoir de poche ! Et si on parle des produits pour désinfecter ... il y a une odeur très forte qui se dégage quand vous les inhalez. L'une de mes collègues a pris des quintes de toux à cause de ça. Des quintes brutales et répétitives."

"On nous dit 'tel site a demandé de désinfecter'. On nous donne un produit, un chiffon, et on le fait. C'est marche ou crève."

Ces produits, des virucides, provoquent beaucoup d'inquiétudes chez les femmes de ménage. Certaines rapportent des vomissements après leur utilisation. Sans pour autant avoir eu de formation à la manipulation des produits, et sans heures de plus allouées à la désinfection des locaux. Les femmes de ménage s'alarment aussi du relâchement des comportements : "On a peur. On a eu peur pendant le confinement, avec le virus, mais on a continué à aller travailler, on n'avait pas le choix. Et maintenant on est toujours en première ligne ! On croise à nouveau des gens, et certains n'ont pas de masques. Où est la sécurité ?"

Des conditions de travail très dégradées, accompagnées par un manque de reconnaissance flagrant, tant de la part de l'employeur que des clients : "On fait un métier extrêmement dur, mais on n'a aucune reconnaissance. Je ne suis pas à temps plein, mais je me lève tous les matins à 5h, je finis à 19h30, pour pas mille euros par mois."

À Chifo'net, des formations pour les salariés 

En contre-exemple, la santé des salariés est prise très au sérieux par Chifo'net. L'entreprise à Guéret est un chantier de réinsertion qui emploie une vingtaine de personnes, dont six nouvelles recrues depuis la période de l'épidémie. Le virus a forcément changé leur manière d'opérer : "On doit suivre des protocoles très stricts, explique Josette Nicaud, encadrante technique sur le terrain. On change de lingettes très souvent, et nous avons acheté des machines à laver exprès pour ne pas laver les équipements tous ensemble." Tous les salariés ont été formés avant de reprendre le travail sur le terrain.

Des procédures qui rassurent autant les salariés que les clients pour Christophe Margueritte, directeur du foyer creusois dont dépend Chifo'Net : "C'est un gage de notre sérieux et c'est la raison pour laquelle on a de nouveaux partenariats, avec des écoles et des restaurateurs par exemple. Ils sont rassurés". Les salariés de Chifo'Net sont tous équipés de masques, mais Christophe Margueritte reconnaît des difficultés d'approvisionnement en gants : "c'est tendu en ce moment. On essaie d'anticiper au mieux, c'est ce qui nous a permis d'avoir des masques dans un premier temps." 

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