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Entre hausse des coûts de production et terrasses bondées, comment s'en sortent les brasseurs alsaciens ?

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Les brasseurs artisanaux sont plus d'une centaine en Alsace. Ils sont lourdement impactés par la hausse des coûts liée à la guerre en Ukraine, mais ceux qui orientent leurs ventes vers les bars et les festivals bénéficient de l'attrait des consommateurs après la pandémie.

La chaîne de production de la brasserie Uberach La chaîne de production de la brasserie Uberach
La chaîne de production de la brasserie Uberach © Radio France - Magali Fichter

Après la pandémie et la réouverture des bars, des terrasses, des festivals, certains grands groupes, comme Heineken, réalisent des bénéfices record. Mais les petits brasseurs artisanaux - ils sont 2.500 en France, et un peu plus d'une centaine en Alsace - ont plus de mal à supporter l'augmentation des coûts de production, et ne peuvent pas se permettre de pratiquer des prix aussi bas que les géants industriels.

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A la brasserie Uberach, fondée en 1999 par Eric Trossat, et qui fait travailler cinq personnes, pour faire bouillir la cuve de 5.000 litres, il faut beaucoup d'énergie. Et la facture a doublé depuis un an. Mais ce n'est pas tout, explique Eric Trossat : "l'emballage,  qui est le premier poste dans le coût de revient d'une bière, a augmenté - les produits verriers, c'est entre 25 et 30%, les capsules, le carton, le papier aussi, le transport est en hausse de 22 à 26%, les matières premières, notamment le malt".

Restrictions de gaz en Allemagne

A cela s'ajoutent des problèmes d'approvisionnement : pour le malt, justement, la brasserie fonctionnait jusqu'à présent avec de l'orge alsacien et une malterie située à Lahr, juste de l'autre côté de la frontière. "C'était vraiment un circuit court exemplaire, qui va se terminer au mois de septembre parce que notre malteur allemand n'a plus le volume de gaz pour produire pour ses clients français."

La microbrasserie Bendorf, à Strasbourg, créée il y a neuf ans, se fournissait aussi à Lahr. Elle voit également ses factures grimper, et des délais de livraison s'allonger sur certains types de produits. Mais Soizic, qui s'occupe de la partie commerciale de l'entreprise, se veut positive : les clients sont toujours présents, il y en a même de nouveaux qui ont découvert la bière artisanale pendant le confinement. 

Moins de bouteilles et plus de fûts

Mais depuis la fin des restrictions liées au Covid, les habitudes ont changé et il a fallu s'adapter, explique-t-elle. "On a réorganisé le conditionnement de nos brassins. Les bouteilles se vendent encore, mais moins. Là, c'est vraiment le fût qui est important, surtout avec la reprise des festivals, et on voit qu'il y a beaucoup plus de monde sur les terrasses, et qui boivent de la bière !"

Même constat à Uberach, mais ici, le problème, c'est que 90% de la production est vendue en bouteilles. Or, selon Eric Trossat, la population n'a plus le pouvoir d'achat pour se faire plaisir "à la maison. Il manque un budget à la fin du mois pour acheter des choses qui ne sont pas absolument nécessaires." Chaque bouteille coûte désormais 10 centimes de plus à la production. Avec les taxes, il devrait la vendre 25 centimes de plus. Mais tous les brasseurs en sont conscients : "ça ne sert à rien de trop augmenter les prix, si les clients ne peuvent plus acheter notre bière."

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