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EN IMAGES - Deux ans pour enfouir la ligne à haute tension qui alimente La Rochelle et l'île de Ré

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C'est un chantier qui ne passe pas inaperçu dans le secteur de La Rochelle : l'enfouissement de la double ligne électrique à haute tension qui alimente la ville via La Pallice. 13,5 km de tranchées à creuser en deux ans. Visite du chantier.

De longues tranchées dans les champs de l'ouest rochelais : difficile de passer à côté du chantier d'enfouissement de la ligne à haute tension. De longues tranchées dans les champs de l'ouest rochelais : difficile de passer à côté du chantier d'enfouissement de la ligne à haute tension.
De longues tranchées dans les champs de l'ouest rochelais : difficile de passer à côté du chantier d'enfouissement de la ligne à haute tension. © Radio France - Julien Fleury

Des tranchées impressionnantes qui traversent les champs de l'ouest rochelais : difficile de passer à côté de la nouvelle ligne électrique à haute tension, en cours de création à La Rochelle. Une double ligne en réalité : deux fois 90.000 volts. Et qui plus est, enterrée. L'objectif est de remplacer les lignes actuelles qui desservent l'agglomération rochelaise et l'ile de Ré - lignes aériennes celles-là, ce sont celles que l'on peut voir le long de la rocade. Construites dans les années 70, elles sont à bout de souffle, rongées par la corrosion marine. La construction de cette nouvelle ligne enterrée, longue de 13,5 kilomètres, a commencé l'automne 2023 , pour une mise en service à l'été 2025. L'ancienne ligne aérienne sera ensuite démontée. Nous avons pu visiter le chantier.

La ligne enterrée zigzague dans l'ouest rochelais, afin de limiter son impact. Résultat : 13,5 km de distance, contre seulement 8,5 pour la ligne à remplacer.
La ligne enterrée zigzague dans l'ouest rochelais, afin de limiter son impact. Résultat : 13,5 km de distance, contre seulement 8,5 pour la ligne à remplacer. © Radio France - Julien Fleury

"On a fini ce tronçon qui traverse Lagord !" On est aux côtés de Maël Guilbaud, chef de chantier chez Ineos. Ce spécialiste des lignes électriques souterraines parcourt la France pour en construire. Des travaux assez visibles, reconnaît-il : "Ça tranche dans le paysage. Mais bon, ça disparait aussi très vite. On vient de finir une section, et l'agriculteur a immédiatement ressemé. Résultat : on ne voit plus du tout le passage de la tranchée."

Une "trancheuse" pour ouvrir la terre, déposer les fourreaux de câbles et reboucher

La "trancheuse", un engin qui "sait tout faire" : creuser, enfouir les gaines pour les futurs câbles électriques, et reboucher. Le tout dans un même mouvement.
La "trancheuse", un engin qui "sait tout faire" : creuser, enfouir les gaines pour les futurs câbles électriques, et reboucher. Le tout dans un même mouvement. © Radio France - Julien Fleury

Nous sommes en bordure de Puilboreau. On aperçoit au loin le grand poste électrique de Beaulieu d'où partira cette future ligne enterrée. Elle passera dans des fourreaux, des gaines plastique qu'on découvre à nos pieds, déroulés au milieu du champ. "Et voilà, là on a la trancheuse" présente Maël Guilbaud. Cet engin est une sorte de tronçonneuse géante, capable dans le même mouvement de creuser une tranchée, d'y déposer les fourreaux puis de reboucher. "Elle peut tout faire, promet le chef de chantier. Et on peut creuser jusqu'à 2,90m de profondeur."

Les fourreaux, qui accueilleront les futurs câbles électriques. Il y a en trois principaux, pour les trois phases du courant.
Les fourreaux, qui accueilleront les futurs câbles électriques. Il y a en trois principaux, pour les trois phases du courant. © Radio France - Julien Fleury

Un chantier global à 27 millions d'euros, pour seulement 13,5 km. Mais pour le gestionnaire des lignes à haute tension en France, certes, il fallait casser la tirelire. "Notre double ligne actuelle date des années 70, précise Yoann Plantin, responsable maintenance chez RT en Poitou-Charentes. Et en fait, de par sa proximité avec la mer, il y a un phénomène de corrosion très avancé." Il a fallu en urgence remplacer deux pylones. Mais pour ne pas revivre la mésaventure, 
RTE a opté pour une reconstruction complète en technique souterraine.

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"Pour tout enfouir, il faudra deux siècles"

L'autre intérêt est bien sûr esthétique, rappelle Maël Guilbaud, d'Ineos : "c'est simple, on ne voit plus ces pylônes. Je ne vais pas dire que c'est moche, mais les câbles seront enterrés. Et au vu des intempéries qu'on a, il suffit qu'un pylône tombe, et ça coupe l'électricité..." Evidemment les coûts ne permettent pas d'enfouir tout le réseau haute tension : "pour tout enfouir, avec le nombre d'entreprises qu'on a en France, promet Maël Guilbaud, il faudra deux siècles de boulot ! Je me dis que je vais aussi envoyer mes gamins faire ce boulot-là."

L'enfouissement des lignes électriques a toutefois des limites. Il se prête mal à la très haute tension. Les trois grandes lignes aériennes à 225.000 volts qui balafrent la plaine d'Aunis, pour alimenter le poste électrique de Beaulieu depuis la Vendée au nord, les Deux-Sèvres à l'est et la Gironde au sud, ont donc encore de beaux jours devant elles.

Yoann Plantin côtés d'un des trois transformateurs RTE du poste électrique de Beaulieu, chargés de réduire la tension du courant de 225.000 à 90.000 volts.
Yoann Plantin côtés d'un des trois transformateurs RTE du poste électrique de Beaulieu, chargés de réduire la tension du courant de 225.000 à 90.000 volts. © Radio France - Julien Fleury

Beaulieu, site "stratégique"

La visite passe par le poste électrique de Beaulieu, lieu "stratégique" pour l'alimentation en électricité de l'agglomération rochelaise et de l'île de Ré, nous explique RTE. Ce site de 4,5 ha est installé depuis près de 80 ans sur la commune de Puilboreau - désormais caché au milieu des enseignes de la zone commerciale. En plus d'alimenter la région rochelaise,  le poste électrique sert aussi à faire le trait d'union entre la Vendée au nord et la Gironde au sud.

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Le poste électrique de Beaulieu, installé depuis 80 ans. Ici, l'arrivée des lignes à très haute tension qui l'alimentent depuis le nord, l'est et le sud.
Le poste électrique de Beaulieu, installé depuis 80 ans. Ici, l'arrivée des lignes à très haute tension qui l'alimentent depuis le nord, l'est et le sud. © Radio France - Julien Fleury

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