Dijon : le commerce équitable attire-t-il à l'approche des fêtes de fin d'année ?

Ce sont les derniers jours pour profiter du marché de Noël équitable au cellier de Clairvaux à Dijon. Il referme ses portes le dimanche 26 novembre à 18h. On trouve sur place des idées cadeaux et de déco, des produits issus de l'artisanat du monde entier. Un marché qui dénote forcément dans l'hyperconsommation plus ou moins forcée en période de fin d'année.

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Un ralentissement depuis la crise du Covid

Sue ce marché, on oublie les soldes et les opérations de promotions commerciales du type "Black Friday". L'important c'est de replacer le produit à sa juste valeur quitte à le payer un peu plus cher. Une philosophie qui s'est développée en Côte-d'Or ces dernières années, mais c'est un peu plus dur depuis la crise sanitaire reconnait Pierre Lemoine, bénévole à "Envie d'éthique" depuis une vingtaine d'années.

***"*Depuis le covid, on a stabilisé notre chiffre d'affaires avec l'inflation comprise malheureusement. Il faut savoir que dans les produits du commerce équitable qui sont fabriqués dans les pays en voie de développement, il y a tous les frais de transport, de stockage, de préfinancement, il y a la TVA et tout ça contribue à des prix importants par rapport aux prix payés aux producteurs. Notre objectif, c'est de vendre les produits pour que leurs fabricants puissent en vivre décemment. On leur paye leurs produits à un prix juste, souvent bien au dessus du prix mondial. Mais en même temps, on leur apporte les financements pour les infrastructures. Il faut des camion pour venir chercher la production, mais  pour qu'il y ait des camions, il faut qu'il y ait aussi des routes sinon rien ne se fait. Et on a participé au financement de ces routes grâce à l'argent qu'on collecte au travers de la vente." explique Pierre Lemoine.

Qui sont les Dijonnais sensibles à cette vision solidaire ?

Sur ce marché de Noël équitable, pas de néons, pas de publicités, pas de messages promotionnels. L'ambiance est détendue et calme. A l'image de son public ou plutôt de ses publics. Ce qui frappe en effet, c'est la grande différence entre les personnes qui font le tour des étals. "On a deux types de personnes bien séparées. Il y a les vieux fidèles, des 70 ans et plus et puis on voit qu'il y a beaucoup de jeunes familles maintenant qui viennent et ont pris conscience de l'importance du respect de ces gens qui produisent à l'autre bout du monde." constate Pierre Lemoine.

Certes, on est loin de l'affluence que peuvent connaître les centres commerciaux et autres galeries marchandes en fin d'année. Mais justement, consommer autrement, c'est ce qui plaît à Joséphine et Patricia, de jeunes dijonnaises d'à peine une vingtaine d'années. "On rejette pas mal les procédés de production actuels. Ils ne nous conviennent pas du tout. En plus, en tant que jeunes, on se sent concernés et le fait d'acheter responsable, c'est hyper important. Ça permet de favoriser des circuits courts, Les gens qui viennent, c'est qu'ils ont déjà une sensibilisation à ça. On n'a pas l'impression que l'on se fait retourner la cervelle pour venir. Je pense que les gens le font par envie, comme ça, c'est plus agréable que ce ne soit pas agressif. Pour ceux qui en prennent conscience après les Black Friday et les choses comme ça, ce type de marché de Noël est une évidence." détaillent les jeunes femmes.

Ce marché éthique de Noël referme ses portes ce dimanche 26 novembre à 18 h au Cellier de Clairvaux. Pas de panique, si vous ne pouvez pas y aller, la boutique "Envie d'éthique" de la rue Charrue est ouverte tous les jours jusqu'au 24 décembre.