Passer au contenu
Publicité

Dans le Pays d'Auge, il est toujours aussi compliqué pour les restaurateurs de trouver des saisonniers

Par

Le week-end de Pâques marque le début de la saison pour les restaurateurs. Une année 2024 importante avec le 80e anniversaire du Débarquement. Pour faire face à l'afflux de clients, les professionnels ont chacun leur technique alors qu'il est toujours difficile de trouver des saisonniers.

Alexis Tischenko, le patron de l'Auberge des Dominicaines à Pont-l'Évêque, peut compter sur les mêmes saisonniers année après année, un phénomène rare. Alexis Tischenko, le patron de l'Auberge des Dominicaines à Pont-l'Évêque, peut compter sur les mêmes saisonniers année après année, un phénomène rare.
Alexis Tischenko, le patron de l'Auberge des Dominicaines à Pont-l'Évêque, peut compter sur les mêmes saisonniers année après année, un phénomène rare. © Radio France - Léni Flouvat

Plus difficile de trouver des saisonniers que des touristes dans le Pays d'Auge. Le printemps est arrivé. Les perspectives semblent bonnes : week-end de Pâques, ponts du mois de mai, 80e anniversaire du Débarquement en juin et vacances estivales ensuite. Les occasions sont bonnes pour que les touristes investissent les salles et les terrasses normandes. Ce sursaut de visites pendant quelques mois va bien occuper le personnel des restaurants. Ces établissements sont en pleine recherche de saisonniers, enfin presque.

Publicité

À Pont-l'Évêque, ce vendredi 22 mars 2024, le soleil brille et les terrasses se remplissent doucement sur le temps du midi. À l'Auberge des Dominicaines, le soleil transperce les fenêtres, de quoi donner le sourire à Alexis Tischenko, patron de l'établissement. Avec son équipe, il prépare la salle pour le service du midi. Bientôt, des saisonniers vont venir gonfler les rangs de l'établissement. Du personnel qu'il embauche saison après saison.

"C'est vrai que c'est quand même confortable du fait, en plus, qu'ils connaissent la maison. Je vois Axel en salle, il connaît parfaitement les locaux. S'ils reviennent, c'est que c'est bon signe", explique le gérant. Alexis Tischenko mise sur la sécurité, une situation rare dans la restauration qui connaît bien des difficultés pour recruter dans le Pays d'Auge.

De la difficulté de trouver des saisonniers

"Par rapport aux autres années où on arrive à monter les équipes de salle avant la cuisine, cette année, c'est vraiment l'inverse", souffle Jérôme Ansel, le patron de la crêperie de Beuvron-en-Auge. Ici, le restaurant tourne toute l'année : locaux, touristes sont nombreux à passer dans le petit village typique pour manger ou s'y promener.

Le cadre idyllique n'est plus suffisant pour attirer les serveurs saisonniers. "Aujourd'hui, je n'ai pas de candidat en salle, donc ça va être assez compliqué de passer le week-end de Pâques et les vacances qui arrivent dans la foulée. Va falloir s'activer", poursuit le gérant.

Et puis, il y a la solution radicale de ce chef augeois. À la Clé de Sole de Pont-l’Évêque, il n'y aura pas de saisonnier cette année. "Pour moi, c'est plus de travail, mais au final moins de problème en soi", assure Manu Chauvin. Déçu des saisonniers et fatigué de ses recherches, le cuisiner décide de compter sur ses propres capacités de travail : "alors, on fait un peu moins de monde, mais au prorata je m'y retrouve mieux comme ça."

Les efforts de la profession

La difficulté de trouver des saisonniers n'est pas nouvelle. Elle remonte à la période du Covid-19 et de l'après crise sanitaire. Ce secteur d'activité a été pointé du doigt en raison des conditions de travail : temps de travail coupé, salaire pas assez conséquent… Pour Thierry Lhuillery, restaurateur et président de l'association Les Petits Plats dans les Grands, la situation a depuis pourtant bien changé.

"Les professionnels ont modifié la grille des salaires avec une augmentation de près de 20 % pour l'ensemble des salaires en interne. Dans la plupart des entreprises, on a fait des efforts aussi sur les conditions de travail, la question des repos, le rythme de travail sur la journée aussi. On essaie autant que faire se peut d'éviter les coupures l'après-midi, mais faire des journées continues."

Le secteur a aussi depuis plusieurs années redoublé d'inventivité pour attirer les saisonniers.  "La profession a beaucoup de partenaires qui œuvrent à faire venir des jeunes à la profession. Il y a également eu des job dating. Voilà, il y a beaucoup de choses de faite et pour comparer, cette année à l'année dernière, il y a quand même un frémissement au niveau des demandes pour travailler dans le secteur professionnel", confie Thierry Lhuillery.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined