Passer au contenu
Publicité

Crise énergétique : le cri d'alarme d'Emmanuel Vasseneix, le patron de la laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel

Par

L'industrie agro-alimentaire est particulièrement impactée par la hausse du prix du gaz et de l'électricité. Exemple avec le groupe LSDH, Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel, qui s'attend à une chute de 66% de ses bénéfices. Son PDG Emmanuel Vasseneix appelle l'État à réguler le marché de l'énergie.

Le siège social du groupe LSDH, à St Denis-de-l'Hôtel, près d'Orléans Le siège social du groupe LSDH, à St Denis-de-l'Hôtel, près d'Orléans
Le siège social du groupe LSDH, à St Denis-de-l'Hôtel, près d'Orléans © Radio France - François Guéroult

Emmanuel Vasseneix, le patron du groupe LSDH (Laiterie Saint-Denis-de-l'Hôtel, huit sites de production en France pour 2.000 salariés), fait ses comptes : l'an passé, la facture de gaz et d'électricité du groupe s'est élevée à 10 millions d'euros. Ce sera 22 millions cette année, et, selon les dernières prévisions, 35 millions l'an prochain : l'équivalent de son résultat opérationnel annuel.

Publicité

"La crise énergétique est terrible"

"On est prix à la gorge, décrit le chef d'entreprise. L'énergie, qui était notre 7e poste de coût, est devenu le 2e, juste près la main-d'œuvre. La crise énergétique est terrible, et pour nous elle est à la fois directe et indirecte. Directe, c'est le montant de nos factures d'électricité et de gaz ; mais aussi indirecte, car cela touche aussi nos fournisseurs, et donc le prix de nos matières premières."

"Si nos gouvernants ne régulent pas les prix de l'énergie, les conséquences seront terribles", prévient Emmanuel Vasseneix
"Si nos gouvernants ne régulent pas les prix de l'énergie, les conséquences seront terribles", prévient Emmanuel Vasseneix © Radio France

Difficile, pour autant, de diminuer la consommation d'énergie du groupe : "Nous avons besoin d'électricité ou de gaz dans le process de fabrication ou de conservation de nos produits, souligne Emmanuel Vasseneix, on ne peut pas se passer, par exemple, des chaudières à gaz pour stériliser le lait." Difficile aussi, de répercuter entièrement la hausse sur les prix de vente, au risque de nourrir l'inflation et de perdre des consommateurs. 

"L'État doit intervenir pour réguler les prix de l'énergie"

Dans ces conditions, le groupe devrait voir baisser ses bénéfices de 2/3 cette année. Ce qui aura forcément une conséquence pour les salariés, en raison du système de rémunération propre au groupe. "On est une entreprise où on a signé des accords d'intéressement, de participation et même de plan de retraite collectif, explique Guillaume Desroches, délégué syndical CFDT. Or tout cela est évidemment indexé sur les résultats de l'entreprise, donc cela nous impacte forcément."

Si la situation est moins grave qu'à Duralex, la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin, qui a annoncé du chômage partiel, elle n'en reste pas moins préoccupante. "Le cri d'alarme est là, conclut Emmanuel Vasseneix. Si nos gouvernants ne font rien pour réguler les prix de l'énergie, il y aura des conséquences dramatiques en cascade. C'est d'autant plus indispensable que ces prix sont les résultats de marchés spéculatifs, qui n'ont aucun rapport avec les coûts réels de production de l'énergie."

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined